(RSF/IFEX) – Un tribunal de Niamey a condamné, le 23 décembre 2003, Mamane Abou, directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant « Le Républicain », à quatre mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de francs CFA (environ 3 780 $US ; 3 050 euros) pour diffamation envers Ali Badjo Gamatié, ancien ministre des […]
(RSF/IFEX) – Un tribunal de Niamey a condamné, le 23 décembre 2003, Mamane Abou, directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant « Le Républicain », à quatre mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de francs CFA (environ 3 780 $US ; 3 050 euros) pour diffamation envers Ali Badjo Gamatié, ancien ministre des Finances, et Hama Amadou, actuel Premier ministre. Ce jugement remplace la décision rendue par défaut le 7 novembre, qui condamnait Abou à une peine de six mois de prison ferme et 300 000 francs CFA d’amende (environ 565 $US ; 450 euros). Il n’a pas obtenu de liberté provisoire dans l’attente de son jugement concernant le deuxième volet de l’affaire, une inculpation pour vol de documents officiels.
« Nous sommes rassurés que la cour ait remplacé la peine de prison ferme par un sursis. Cependant, nous n’acceptons pas que le responsable d’un organe de presse indépendant puisse être reconnu coupable de diffamation pour avoir révélé, preuves à l’appui, des pratiques frauduleuses au sein du gouvernement », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Nous demandons aux autorités, dans l’attente du jugement pour vol de documents, d’accorder la liberté provisoire à M. Abou, qui a déjà passé deux mois en prison », a-t-il ajouté.
RSF rappelle que, conformément aux recommandations des Nations unies, les amendes infligées aux journalistes ne doivent pas être disproportionnées par rapport au préjudice subi, et que les journalistes ne doivent pas être condamnés à des peines de prison pour des délits de presse.
Abou est détenu à la prison civile de Niamey depuis le 5 novembre. Il lui est reproché d’avoir publié des documents confidentiels du Trésor public faisant état de malversations de la part du ministre des Finances. Il est toujours emprisonné dans l’attente de son jugement pour vol de documents officiels. La date du second volet du procès n’a pas encore été communiquée.