(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Basile Senghor, RSF s’est inquiétée de la condamnation de Mamadou Oumar Ndiaye, directeur de publication de l’hebdomadaire dakarois « Le Témoin ». « Sans se prononcer sur le fond de l’affaire, RSF tient à rappeler qu’une condamnation à une peine de prison ferme pour ‘diffamation’, est considérée, […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Basile Senghor, RSF s’est inquiétée de la condamnation de Mamadou Oumar Ndiaye, directeur de publication de l’hebdomadaire dakarois « Le Témoin ». « Sans se prononcer sur le fond de l’affaire, RSF tient à rappeler qu’une condamnation à une peine de prison ferme pour ‘diffamation’, est considérée, par les instances internationales en charge des droits de l’homme, comme ‘disproportionnée’ par rapport au préjudice subi par la victime », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. L’organisation a souligné que Abid Hussain, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, considère la détention « en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion » comme « une violation grave des droits de l’homme ».
D’après les informations recueillies par RSF, Ndiaye a été condamné à quatre mois de prison ferme et à une amende de deux millions de francs CFA (environ 2 740 $US ; 3 050 euros) pour « diffamation » par le tribunal régional de Dakar. Victor Cabrita, directeur de l’école catholique Sainte Marie de Hann, avait porté plainte suite à la publication en septembre 2001 d’un article mettant gravement en cause la gestion de l’école. Cabrita était notamment déclaré responsable de très lourdes malversations. Les avocats de Ndiaye ont annoncé leur intention d’interjeter appel.
RSF a par ailleurs rappelé que les journalistes Ousseynou Nar Guèye et Cheikh Touré, respectivement directeur de publication et infographiste du quotidien « Le Tract », sont poursuivi par le Premier ministre, Mame Madior Boye, pour « injures à un membre du gouvernement » et « diffusion de fausses nouvelles avec utilisation de pièces fausses ou fabriquées ». Ils avaient diffusé à la une du 1er août un photomontage de Madior Boye, en tenue de plage (consulter l’alerte d’IFEX du 4 février 2002).