(RSF/IFEX) – Les quotidiens réformateurs « Etemaad », « Aftabyazd », « Eqbal » et « Hayat No » ont été interdits de parution, le 20 juin 2005, suite à la publication de la lettre d’un candidat dénonçant des fraudes au premier tour de la présidentielle. « Interdire des journaux simplement parce qu’ils ont publié la lettre d’un candidat augure mal de l’avenir de […]
(RSF/IFEX) – Les quotidiens réformateurs « Etemaad », « Aftabyazd », « Eqbal » et « Hayat No » ont été interdits de parution, le 20 juin 2005, suite à la publication de la lettre d’un candidat dénonçant des fraudes au premier tour de la présidentielle.
« Interdire des journaux simplement parce qu’ils ont publié la lettre d’un candidat augure mal de l’avenir de la liberté de la presse en Iran après l’élection, a déclaré RSF. Nous demandons aux autorités de revenir sur ces suspensions qui nuisent gravement au débat d’idées indispensable en période électorale ».
« Cette décision relève, une fois de plus, de la Haute Commission de sécurité nationale qui, sous la responsabilité du président Khatami, fixe quotidiennement des limites à ne pas franchir aux rédactions des journaux et dont Reporters sans frontières a récemment demandé la fin des interventions abusives ».
Mehdi Karroubi, candidat à la présidentielle battu au premier tour, a publié, le 19 juin, une lettre ouverte adressée au Guide suprême, Ali Khamenei, pour dénoncer notamment les « interventions illégales » des Gardiens de la révolution et des milices islamistes dans les élections, avec son assentiment. Il demandait également le nouveau décompte des votes dans certaines circonscriptions.
Quelques heures après la publication de la lettre par les principaux sites d’informations, comme celui de l’Iranian Student’s News Agency (ISNA) et de l’Iranian Labour News Agency (ILNA), celle-ci a été retirée. Le 20 juin au matin, le procureur général de Téhéran a ordonné l’arrêt de l’impression des quatre journaux qui avaient également publié le courrier. Des dizaines de publications ont été récemment fermées pour avoir été critiques envers le Guide suprême.
Par ailleurs, le journaliste Akbar Ganji et l’avocat Nasser Zarafshan, toujours en grève de la faim pour réclamer des soins médicaux, n’ont toujours pas obtenu gain de cause et sont en danger de mort.