(JED/IFEX) – Une douzaine de militaires ont fait irruption, le vendredi 6 octobre 2000 vers 7h00 G.M.T., au siège du quotidien pro-gouvernemental « L’Avenir », à Kinshasa/Gombe. Ces militaires, qui étaient porteurs d’un mandat signé par le commandant de la 7ème Région militaire des Forces armées congolaises (FAC), le général Nawej Yav, ont procédé à l’arrestation de […]
(JED/IFEX) – Une douzaine de militaires ont fait irruption, le vendredi 6 octobre 2000 vers 7h00 G.M.T., au siège du quotidien pro-gouvernemental « L’Avenir », à Kinshasa/Gombe. Ces militaires, qui étaient porteurs d’un mandat signé par le commandant de la 7ème Région militaire des Forces armées congolaises (FAC), le général Nawej Yav, ont procédé à l’arrestation de 13 agents du journal trouvés sur les lieux, dont l’administrateur directeur financier Brigitte Mwabilu Musumba, le directeur général-adjoint Joseph Mutambule, des membres de la rédaction ainsi que des journalistes-stagiaires.
Les militaires, qui ont cassé la porte du bureau de l’éditeur du journal avant de s’y introduire, ont aussi saisi tout le matériel informatique de « L’Avenir », des appareils de communication, des passeports ainsi qu’une somme d’argent. Toutes ces personnes ainsi que le matériel ont été acheminés au camp militaire Kokolo, siège de la 7ème Région militaire des FAC, à Kinshasa/Bandalungwa. Le véhicule de Mwabilu a été utilisé par les militaires dans cette opération.
Le secrétaire général de « L’Avenir », Marcel Ngoy-Ngoy Kyenge, a déclaré à JED qu’en dehors de Mwabilu, toutes les autres personnes arrêtées ont été battues. Le garde du corps de Mwabilu, un agent de la Police nationale congolaise (PNC) du nom de Mwenze, a reçu 42 coups de fouet, son arme a été confisquée et il a été accusé d’assurer la protection des « personnes qui sont en intelligence avec la rébellion qui est en guerre contre le gouvernement du Président Laurent-Désiré Kabila ».
Le ministre des Droits humains, Léonard She Okitundu, alerté, est arrivé au siège du journal « L’Avenir » pendant que les militaires précités y opéraient, mais il est rentré aussitôt après que ces derniers lui ont prouvé qu’ils étaient en « mission régulière ».
Après un interrogatoire serré au camp militaire Kokolo, les personnes arrêtées ont été libérées, peu avant que les militaires ne viennent remettre, vers 15h00 G.M.T., le matériel informatique et d’autres biens saisis au siège du journal.
D’après des informations parvenues à JED, un technicien d’informatique employé à « L’Avenir », Sosthène Baniwesize, est arrêté au camp Kokolo depuis le mardi 3 octobre. Faute de ses nouvelles, le journal « L’Avenir » a publié, dans son édition du vendredi 6 octobre, un avis de recherche au sujet de sa disparition.
Il a été signifié au secrétaire général de « L’Avenir », à son grand étonnement, que Baniwesize est un agent régulier de la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP, renseignements militaires). Baniwesize aurait été trouvé avec des disquettes contenant des messages de courrier électronique jugés subversifs par le commandement de la 7ème Région militaire des FAC.
Ces incidents surviennent une semaine après l’attaque de la résidence de l’éditeur de « L’Avenir », Pius Mwabilu Mbayu Mukala, à Kinshasa/Limete, par des hommes portant des cagoules et munis des armes à silencieux. La résidence de Mwabilu a été sauvée par une résistance de sa garde qui a riposté en tirant des coups de feu en l’air.
Mwabilu, nommé dernièrement membre du parlement de la République démocratique du Congo (RDC) par le Président Kabila, séjourne à Lubumbashi (capitale de la province du Katanga et siège du parlement, au sud-est de la RDC).
Le journal « L’Avenir » est le seul qui a, en propre, un site Internet géré à Kinshasa (http://www.groupelavenir.com/).