(JED/IFEX) – Des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) ont procédé, le 26 septembre 2003, à une rafle généralisée de journaux et autres périodiques parus à Kinshasa. Selon des témoins, au moins une dizaine de petits vendeurs de journaux à la criée ont été interpellés et conduits à différents postes de police de la […]
(JED/IFEX) – Des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) ont procédé, le 26 septembre 2003, à une rafle généralisée de journaux et autres périodiques parus à Kinshasa. Selon des témoins, au moins une dizaine de petits vendeurs de journaux à la criée ont été interpellés et conduits à différents postes de police de la ville, dont le camp militaire Lufungula, à Kinshasa/Lingwala.
Dans la foulée, les groupes de lecteurs des journaux dans la rue communément appelés « Parlementaires débouts », généralement sympathisants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d’opposition d’Etienne Tshisekedi, ont été, à leur tour, dispersés sans ménagement.
Aucune raison officielle n’a été donnée pour expliquer cette rafle et ses courses-poursuites entre les policiers et les petits vendeurs de journaux. Mais, dans les milieux politiques de Kinshasa, cette brusque montée de tension s’expliquerait par l’annonce du retour au pays, le 28 septembre à Kinshasa, de Tshisekedi, venant de l’Afrique du Sud après une absence de plus de deux ans. Ce retour fait la Une et alimente les commentaires de la plupart des journaux parus le 26 septembre à Kinshasa.
Un haut responsable de la présidence de la république, contacté par JED, a déclaré « qu’il n’y a aucune raison qui pourrait justifier cette traque dans la mesure où le gouvernement a donné les instructions aux différents services publics pour ne rien entreprendre qui puisse gêner le retour au pays du leader de l’UDPS ».
JED considère que la rafle des journaux dans les rues de la capitale congolaise, par des éléments en arme et en tenue officielle de la police, ne peut pas être un fait du hasard et qu’en tout état de cause cela constitue une entrave à la libre circulation nationale de l’information et donc une violation flagrante de la liberté de la presse.
JED demande que soit mis fin à ces agissements qui privent le public de l’information et qui portent un coup à la situation financière déjà très précaire des médias congolais. JED demande aussi au ministre de l’Intérieur Théophile Mbemba de faire libérer, sans condition, les petits vendeurs des journaux interpellés.