Le porte-parole du mouvement rebelle "M23" a menacé de mort un journaliste de Goma sans citer son nom. Le journaliste Thomas Kubuya pense que les menaces pourraient être dirigées vers lui, pour avoir diffusé des informations sur Facebook.
Journaliste en Danger (JED) est extrêmement choquée par les menaces de mort proférées par monsieur Vianney Kazarama, porte-parole du mouvement rebelle « M23 », contre un journaliste de Goma, chef –lieu de la province du Nord- Kivu (Est de la RDC).
Sans citer le nom du journaliste ciblé, Vianney Kazarama a publié, dimanche 1er septembre 2013, sur sa page Facebook un message en swahili dont voici un extrait :
« Kuko mupasha habari moya wa Goma amesahu kazi yake anaanza pana habari za bongo. Asiwe na shaka mumasaha kidogo tutafanya kakitendo kadogo kenye katamufurahisha sana. Wandugu wa penzi katamihumisha rohoo, lakini sisi kama jeshi tunajuwa nini tunafanya… »
Traduisez : « Il ya un journaliste de Goma qui a oublié son métier en propageant de fausses informations. Qu’il ne s’inquiète pas, car dans peu de temps, nous allons poser un petit acte qui lui fera grandement plaisir. Chers frères bien aimés, cela va vous choquer, mais nous en tant qu’armée, nous savons ce que nous faisons… ».
Selon les recoupements effectués par JED, ce message serait consécutif à des informations diffusées sur Facebook par Thomas Kubuya, journaliste à Virunga Business Radio (VBR), station privée émettant à Goma, sur la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est de la RDC.
Contacté par JED, Thomas Kubuya a déclaré : « C’est suite à mon posting intitulé Kibumba : A qui profite la trêve ?, publié dans une discussion libre avec un ami sur Facebook, que Monsieur Kazarama m’a mis dans sa ligne de mire sans me citer. Toutefois qu’il s’agisse de moi ou d’un autre journaliste, ce n’est pas au colonel Kazarama de nous faire taire, alors que notre métier nous exige de publier les informations en toute vérité et objectivité ».
JED condamne et dénonce vigoureusement ces menaces proférées contre un acteur des médias qui n’a fait qu’user de sa liberté d’expression en publiant une analyse intellectuelle sur un réseau social.
JED demande à monsieur Vianney Kazarama du M23 de retirer ses propos et à tous les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC de respecter scrupuleusement la liberté de la presse et d’expression dans les localités sous leurs contrôles.
En tout état de cause, JED tiendra le M23 et ses dirigeants pour responsables de tout acte fâcheux qui pourra attenter à la vie de n’importe quel professionnel des médias opérant présentement à l’Est de la RDC.