(JED/IFEX) – Radio Mutshima, émettant dans la localité du même nom, située à 120 km de la ville de Tshikapa, dans la province du Kasaï occidental (à la frontière avec l’Angola), a été interdite de diffusion, le 29 mars 2004 à 11h00 (heure locale), par le chef du poste local de l’Agence nationale des renseignements […]
(JED/IFEX) – Radio Mutshima, émettant dans la localité du même nom, située à 120 km de la ville de Tshikapa, dans la province du Kasaï occidental (à la frontière avec l’Angola), a été interdite de diffusion, le 29 mars 2004 à 11h00 (heure locale), par le chef du poste local de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Patient Kolela, directeur de Radio Mutshima, a déclaré à JED que l’ANR reproche à cette radio de fonctionner dans l’illégalité, c’est-à-dire sans le récépissé délivré par le ministère de la Presse et information et l’attestation de conformité de l’ANR.
Toujours dans la province du Kasaï occidental, plus précisément dans la ville de Tshikapa, Luc Tshibwabwa, journaliste à Radio Canal Promotion, a été agressé et blessé à l’oeil gauche, le 27 mars, à la sortie d’un procès opposant un journaliste à un huissier de justice, par un certain Kanku, fils du huissier précité.
Tshibwabwa, comme d’autres journalistes de la ville de Tshikapa, était venu assister à la dernière audience du procès opposant Mulumba Nkoshi, huissier de justice, au journaliste Casimir Twite, correspondant du journal « L’Alerte », devant le Tribunal de Grande Instance de Luebo réuni en chambre foraine à Tshikapa, pour imputations dommageables. Le tribunal ayant acquitté Twite, les autres journalistes présents à l’audience, dont Tshibwabwa, ont bruyamment manifesté leur joie. Mécontent du fait que son père venait de perdre le procès, le fils du huissier a agressé Tshibwabwa. Ce dernier a porté plainte le même jour contre son agresseur.
Le 26 mars à 11h00, un autre journaliste a été brièvement interpellé dans la ville de Tshikapa. Ali Kitoko, journaliste à la radio privée Concorde Nationale, a été interpellé au moment où il répondait à une « invitation » de l’ANR. Il a été entendu sur procès verbal et l’agent de l’ANR qui le verbalisait l’a accusé de « propagation de fausse nouvelle dans le but de porter atteinte à la sûreté de l’Etat ». Kitoko, joint au téléphone, a déclaré à JED que dans son journal parlé du 25 mars, il avait commenté une liste de probables nouveaux gouverneurs publiée par un journal paraissant à Kinshasa. L’actuel gouverneur de la province du Kasaï occidental, Claudel André Lubaya, ne figurait pas sur la liste publiée par le journal. Kitoko a été libéré quelques trois heures plus tard.
A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, Solange Lusiku, journaliste à Radio Maria, est contrainte à la clandestinité depuis le 28 mars dans la soirée. Les agents de l’ANR lui reprochent d’avoir diffusé dans son journal parlé du 28 mars au soir une information faisant état de la découverte sur le campus de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu d’une arme à feu appartenant à un étudiant. Lusiku a affirmé à JED avoir reçu des menaces par téléphone émanant de personnes inconnues lui promettant de « régler son compte ».
Toujours à Bukavu, la police a investi, le 17 mars vers 16h00, le siège du journal « Le Souverain » et a saisi, sans explication, un tableau d’affichage qui sert de support aux journaux venus de Kinshasa.