(OLPEC/IFEX) – Les harcèlements contre Mohamed Abbou et sa famille ont repris de plus belle après la visite de la mission de l’IFEX le 20 avril 2006. Samedi 6 mai 2006, un individu, que Samia Abbou a reconnu comme faisant partie des agents de la police politique, s’amuse à effrayer ses enfants en s’infiltrant dans […]
(OLPEC/IFEX) – Les harcèlements contre Mohamed Abbou et sa famille ont repris de plus belle après la visite de la mission de l’IFEX le 20 avril 2006.
Samedi 6 mai 2006, un individu, que Samia Abbou a reconnu comme faisant partie des agents de la police politique, s’amuse à effrayer ses enfants en s’infiltrant dans son balcon tard dans la nuit entre minuit et une heure du matin (heure locale). C’est la troisième fois que ce « visiteur de la nuit » s’applique à semer la panique dans la famille Abbou depuis la semaine dernière.
Par ailleurs, à l’occasion des visites hebdomadaires de madame Abbou à la prison du Kef, la police sur la route du Kef s’acharne à décourager les avocats qui l’accompagnent à tour de rôle, en leur dressant abusivement des PV où ils risquent le retrait de leurs permis. Cette opération s’est produite cette semaine avec M. Samir Dilou et la semaine précédente avec M. Samir Ben Amor. Les autorités cherchent ainsi à faire le vide autour de Samia Abbou. Il est à noter que lors de la visite du 20 avril où elle avait été accompagnée par le TMG de l’IFEX, Samia Abbou a pu bénéficier de conditions normales sur la route et au parloir. Mais dès la semaine suivante, les tracasseries ont repris de plus belle.
Lors de sa dernière visite du 4 mai, les gardiens l’ont à nouveau interrompu, lui intimant l’ordre de ne pas évoquer les informations publiques se rapportant à Mohamed Abbou et ont tiré la sonnerie ainsi que le rideau séparant les deux grillages avant la fin du temps de visite légal.
De son côté, maître Mohamed Abbou continue de subir les harcèlements de ses codétenus qui ont proféré dernièrement des menaces contre lui en présence des gardiens qui n’ont pas réagi, selon sa femme. M. Abbou dort depuis deux mois sur un sommier sans matelas, en signe de protestation contre ses conditions de détention et demande à changer de cellule.
L’administration pénitentiaire lui dénie le droit aux soins médicaux et le droit de rencontrer le juge d’application des peines.
Rappelons que Me Mohamed Abbou a été condamné en juin 2005 à l’issue d’un procès inéquitable à trois ans et demi de prison ferme pour avoir exercé sa liberté d’expression; La principale charge retenue contre lui repose sur une tribune qu’il avait publiée sur un site Internet, où il critique les prisons tunisiennes comparées à la prison iraquienne d’Abu Ghraib; Par ailleurs, le groupe de travail sur les détentions arbitraires des Nations unies (WGAD) saisi sur ce cas par le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et la Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH), a rendu son rapport en novembre 2005 qui conclut à un cas de détention arbitraire caractérisée en violation de l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et l’article 19 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques.
Mohamed Abbou constitue le symbole du combat pour la liberté d’expression en Tunisie aujourd’hui.
L’OLPEC
– Dénonce vigoureusement cet acharnement contre un défenseur qui est non seulement arbitrairement privé de sa liberté mais harcelé jusque dans sa cellule et sa famille subit des représailles.
– Appelle à une campagne pour sa libération immédiate.