A l’occasion du centième jour de détention du journaliste Eric Topona, Reporters sans frontières a lancé une pétition appelant à sa libération ainsi qu’à celle de son confrère Moussaye Avenir de la Tchiré et du blogueur Jean Etienne Laokolé.
A l’occasion du centième jour de détention du journaliste Eric Topona, le 14 août 2013, et à quelques jours de l’ouverture de son procès à N’Djaména prévue le 19 août, Reporters sans frontières a lancé une pétition appelant à sa libération ainsi qu’à celle de son confrère Moussaye Avenir de la Tchiré et du blogueur Jean Etienne Laokolé.
« Ces trois hommes détenus au camp d’Amsinene, dans la capitale tchadienne, ne sont pas des comploteurs. Ce sont des acteurs de l’information indépendants ou proches de l’opposition qui assurent une couverture critique de la situation au Tchad. A travers cette pétition, nous invitons les citoyens tchadiens et l’opinion internationale à signifier que leur détention n’a que trop duré », a déclaré Reporters sans frontières.
« Nous ne contestons pas le fait que ces acteurs de l’information puissent être poursuivis en justice, si quelque chose devait leur être reproché, mais nous estimons que leur détention est excessive et qu’ils doivent pouvoir comparaître libres », a rappelé l’organisation.
Le gouvernement de N’Djaména a procédé à plusieurs arrestations abusives entre mars et mai dernier. L’écrivain et blogueur Jean Laokolé a été arrêté le 22 mars. Les 6 et 7 mai, c’était au tour d’Eric Topona et Moussaye Avenir de la Tchiré, en même temps que plusieurs députés de l’opposition. Les autorités annonçaient alors avoir déjoué un complot présumé contre l’Etat. N’Djaména reproche à Eric Topona et Jean Laokolé leurs échanges présumés avec le blogueur tchadien en exil Makaila Nguebla. D’abord inculpé pour « atteinte à l’ordre constitutionnel », le secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens, Eric Topona, est désormais poursuivi pour « proposition de former un complot n’ayant pas produit d’effet ». Son procès doit s’ouvrir le 19 août 2013 à N’Djaména. Moussaye Avenir de la Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde, est lui poursuivi pour « incitation à la haine et au soulèvement populaire ». Ils n’ont pas obtenu de réponse positive aux demandes de libération provisoire introduites par leurs avocats.