Les journaux indépendants sont toujours en attente d'obtenir le permis d'exercer.
(RSF/IFEX) – Fatigués par plusieurs années d’inactivité dues à la suspension de la presse indépendante, et dans l’attente que leurs journaux obtiennent enfin une licence pour pouvoir travailler à nouveau, les journalistes de la presse privée zimbabwéenne sont tiraillés entre espoir et résignation, a constaté Reporters sans frontières, au cours d’une mission d’enquête menée à Harare, du 20 au 23 mars 2010. L’organisation se rendait pour la première fois au Zimbabwe, après plusieurs années sans pouvoir obtenir de visa pour ce pays.
« La presse zimbabwéenne a suffisamment souffert de la chape de plomb imposée ces dernières années par les autorités. Il est temps que le gouvernement d’union nationale prouve sa volonté de réformer la législation sur les médias et d’ouvrir le paysage médiatique. L’heure des déclarations est passée. Nous demandons au Zimbabwe Media Council d’accorder dans les meilleurs délais des licences aux organes de presse qui en feront la demande », a déclaré Reporters sans frontières, qui rappelle que le Zimbabwe se situe à la 136e place, sur 175 pays, dans le classement mondial 2009 de la liberté de la presse établi par l’organisation.
Lors de sa mission à Harare, le responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières a rencontré le vice-ministre des Médias, de l’Information et de la Communication, également conseiller du Premier ministre, Jameson Timba; l’avocate Beatrice Mtetwa; le photojournaliste Shadreck Anderson Manyere; les directions et membres de la rédaction de « The Zimbabwe Independent », « The Standard », « NewsDay », « The Financial Gazette », ainsi que du défunt « Daily News ». L’organisation s’est également entretenue avec les responsables du Media Institute of Southern Africa – Zimbabwe (Misa-Zimbabwe), de la Media Alliance of Zimbabwe (MAZ) et des associations Zimbabwe Journalists for Human Rights (ZJHR) et Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR), ainsi qu’avec un correspondant de la presse étrangère et un représentant de la presse publique. Reporters sans frontières regrette de ne pas avoir pu rencontrer le président du Zimbabwe Media Council (ZMC), lequel n’a pas souhaité accorder un entretien.