Le 14 juillet 2011, la Cour d'appel de Lomé a réduit l'amende infligée au journal à 15 000 euros, contre les 90 000 euros prononcés en première instance.
(RSF/IFEX) – Le 26 août 2011- Reporters sans frontières et le réseau Avocats sans frontières, qui apportent un appui moral et juridique au magazine Tribune d’Afrique depuis le début de l’affaire l’opposant à Mey Gnassingbé, demi-frère du chef de l’Etat togolais et chargé de mission à la Présidence, se réjouissent que le journal prépare son retour dans les kiosques du Togo pour le 29 août 2011. Le magazine régional, paraissant dans sept des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), n’a pas été distribué au Togo depuis un an.
Le 14 juillet dernier, la Cour d’appel de Lomé a réduit l’amende infligée au journal à 10 millions de francs CFA (environ 15 000 euros), contre les 60 millions (plus de 90 000 euros) prononcés le 25 août 2010 en première instance. L’interdiction de circulation, publication et vente du magazine a été fixée à trois mois, signifiant que le journal pouvait reprendre à tout moment puisqu’il ne paraissait pas depuis plus longtemps.
L’avocat du magazine, mandaté par le réseau Avocats sans frontières, Maître Jil-Benoît Kossi Afangbedji, prévoit un pourvoi en cassation pour obtenir l’abandon total des charges.
Le magazine reprend alors que les débats sont vifs au Togo sur l’état actuel de la liberté de la presse dans le pays. Le 7 août dernier, une marche organisée à Lomé par l’association « SOS Journaliste en danger » a rassemblé quelques centaines de personnes sur près de 5 km. Sur leurs pancartes, les manifestants réclamaient la « préservation de la liberté de la presse au Togo » et la « démission du directeur de l’Agence nationale de renseignements (ANR) » dont l’institution est soupçonnée d’être à l’origine de menaces de mort contre certains journalistes.
L’Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT), l’Observatoire togolais des médias (OTM) et le Conseil national des patrons de presse (CONAPP) ne se sont pas associés à la marche.
Par ailleurs, l’hebdomadaire privé L’Indépendant Express est poursuivi pour « diffusion de fausse information » par Julie Béguédou, directrice générale de la société Elisée Cotrane, spécialisée dans l’importation de riz à Lomé. Dans sa parution n°177 du 16 août 2011, le journal titrait : « Julie Béguédou va porter atteinte à la sûreté des consommateurs : DANGER DE MORT : 190 000 sacs de riz toxique vont être déversés sur le marché ». La plaignante s’estime victime de « calomnie », d' »accusations sans preuve » et de « sabotage » de ses activités commerciales.