(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Lord Russell-Johnston, Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe RSF a demandé à l’assemblée européenne de condamner et de sanctionner la Russie pour ses violations de la liberté de la presse. « Alors que l’Assemblée parlementaire débat des moyens de mieux défendre la liberté de l’information en Europe, […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Lord Russell-Johnston, Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe RSF a demandé à l’assemblée européenne de condamner et de sanctionner la Russie pour ses violations de la liberté de la presse.
« Alors que l’Assemblée parlementaire débat des moyens de mieux défendre la liberté de l’information en Europe, nous nous étonnons qu’aucune sanction ne soit envisagée à l’encontre de la Russie, au moment même où les autorités russes mettent la dernière main à une stratégie planifiée de prise de contrôle des médias indépendants les plus influents à travers le pays », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « La gravité de cette situation pour l’avenir de la démocratie en Russie exige que le Conseil de l’Europe prenne clairement position pour dénoncer et sanctionner le non respect par la Russie de ses engagements vis à vis du Conseil de l’Europe. Nous vous demandons d’user de toute votre influence pour que l’Assemblée parlementaire examine spécifiquement, le 25 avril, la situation de la liberté de la presse en Russie, et condamne sans ambiguïté la politique de remise en cause du pluralisme de l’information mise en oeuvre par les autorités russes », a ajouté Ménard dans sa lettre.
L’Assemblée parlementaire examinera, mercredi 25 avril 2001, un « Rapport sur la liberté d’expression et d’information dans les médias en Europe » présenté par la Commission de la culture, de la science et de l’éducation. Ce texte recommande au Comité des Ministres la mise en place urgente de mesures plus efficaces pour défendre la liberté d’information, ainsi que des pressions publiques plus directes sur les pays membres. Le texte propose également de désigner un rapporteur général sur les médias.
RSF a indiqué, que compte tenu de ces résolutions, il était indispensable de condamner et sanctionner la Russie pour la politique mise en oeuvre ces derniers mois. L’épreuve de force mise en scène par les pouvoirs publics avec les oligarques du secteur de l’information, se solde en effet par la prise de contrôle pure et simple par l’État russe de la seule chaîne privée d’audience nationale, NTV, ainsi que par la remise en cause de l’activité de publications aussi influentes que les journaux « Segodnia » ou « Itogui ». La chaîne de télévision semi publique ORT, qui dispose de la plus forte audience sur tout le territoire de la Fédération de Russie, est également passée sous le contrôle d’un groupe contrôlé par l’État. Le pluralisme de l’information en Russie se trouve ainsi désormais directement menacé. Les justifications commerciales mises en avant ne dédouanent en aucune façon les autorités russes de leur responsabilité en la matière. D’autant que la prise de contrôle du groupe Media Most par l’État russe, à travers la compagnie Gazprom, intervient après des mois d’une dégradation continue de la situation de la liberté de la presse tout au long de l’année 2000 en Russie. Annoncée et théorisée dans la « doctrine sur la sécurité de l’information », approuvée par le président Poutine en septembre, cette politique de contrôle des médias est désormais mise en oeuvre de façon systématique.