(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se désole de la décision du Conseil supérieur de la communication (CSC) nigérien, le 12 mars 2008, de suspendre pour trois mois les émissions en modulation de fréquence de la station Radio France Internationale (RFI), sous prétexte d’un prétendu « discrédit jeté sur les institutions de la République » lors de la […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se désole de la décision du Conseil supérieur de la communication (CSC) nigérien, le 12 mars 2008, de suspendre pour trois mois les émissions en modulation de fréquence de la station Radio France Internationale (RFI), sous prétexte d’un prétendu « discrédit jeté sur les institutions de la République » lors de la journée de solidarité avec son correspondant emprisonné, Moussa Kaka.
« Faute de régler un problème, le gouvernement nigérien s’en prend une fois de plus au messager qui l’évoque. Aux efforts de persuasion, il répond par l’inflexibilité. A la mobilisation internationale, il répond par la répression. Sa rigidité face à la nécessité de mettre un terme à l’incarcération de Moussa Kaka ne le mène pourtant nulle part. Même si les Nigériens sont privés de RFI, le problème reste entier et il faudra bien que le gouvernement comprenne qu’il fait fausse route et ne fait qu’aggraver la situation », a déclaré l’organisation.
Dans un arrêté daté du 12 mars 2008, le président du CSC, Daouda Diallo, a décidé que « toutes les autorisations de diffusion en modulation de fréquence au Niger » de RFI « sont suspendues pour une période de trois mois ». Cette décision est motivée par deux accusations: « discrédit jeté sur les institutions de la République lors des émissions du lundi 10 mars 2008 consacrées à la détention de Monsieur Moussa Kaka » et « exclusion systématique des appels en provenance de Niamey au cours de l’émission ».
Le CSC ne précise pas à quoi il fait référence. Selon l’AFP, les ministres nigériens des Affaires étrangères et de la Communication ont tenté en vain d’intervenir afin de « réagir » lors des débats diffusés par RFI.
La dernière suspension de RFI au Niger date du 19 juillet 2007, lorsque le CSC avait sanctionné la station d’une suspension d’un mois pour un prétendu « traitement déséquilibré et partisan de l’information » sur la rébellion touarègue du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Cette décision avait été perçue comme une mise en garde envers le correspondant de RFI et de Reporters sans frontières au Niger, Moussa Kaka, incarcéré et accusé de « complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat » deux mois plus tard, le 20 septembre 2007.
Mise à jour du cas Kaka: http://ifex.org/fr/content/view/full/90685
Pour des informations complémentaires sur la suspension précédente de RFI, cliquer ici: http://ifex.org/fr/content/view/full/84996