(RSF/IFEX) – RSF demande aux autorités érythréennes de libérer tous les journalistes emprisonnés dans le pays. Deux membres de l’organisation, dont le secrétaire général, Robert Ménard, ont transmis ce message à l’ambassadeur d’Érythrée à Paris, Hanna Simon, lors d’un entretien, le 26 septembre 2001. L’organisation a également exprimé le souhait de se rendre au plus […]
(RSF/IFEX) – RSF demande aux autorités érythréennes de libérer tous les journalistes emprisonnés dans le pays. Deux membres de l’organisation, dont le secrétaire général, Robert Ménard, ont transmis ce message à l’ambassadeur d’Érythrée à Paris, Hanna Simon, lors d’un entretien, le 26 septembre 2001. L’organisation a également exprimé le souhait de se rendre au plus vite en Érythrée afin de rencontrer les autorités compétentes et les journalistes emprisonnés. Interrogée sur les raisons de ces arrestations, Simon a affirmé aux représentants de RSF que « les informations diffusées par ces journaux étaient non fondées et diffamatoires ». Elle a ajouté qu' »à cause de ces journalistes, c’est devenu le chaos dans le pays ». Elle a enfin déclaré ne pas avoir confirmation de l’arrestation de journalistes dans son pays.
Depuis le 23 septembre, selon les informations recueillies par RSF, au moins dix journalistes de la presse privée ont été interpellés par les forces de l’ordre, à Asmara. Les domiciles d’autres professionnels de la presse ont également été visités par la police et de nouvelles interpellations sont à craindre dans les prochains jours. Le motif exact de ces arrestations et le lieu de détention n’ont pas été rendus publics. Les dix journalistes interpellés sont : Yusuf Mohamed Ali, rédacteur en chef de « Tsigenay », déjà incarcéré plusieurs semaines en octobre 2000, Said Abdulkader, rédacteur en chef de « Admas », Mattewos Habteab, rédacteur en chef de « Meqaleh », déjà arrêté à plusieurs reprises au cours des derniers mois, Selayinghes Beyene et Dawit Habtemichael, reporters à « Meqaleh », Aaron Berhane, rédacteur en chef de « Setit », Medhanie Haile, rédacteur en chef adjoint de « Keste Debena », Emanuel Asrat et Wedi Ade, de « Zemen », et un photographe indépendant, Seyoum Fsehaye.
Par ailleurs, au moins deux journalistes – Milkias Mihretab, le directeur de « Keste Debena », et Semere Teazaz, l’un de ses reporters – ont fui le pays pour se réfugier au Soudan. Mihretab avait été détenu, dans des conditions très pénibles, d’octobre 2000 à février 2001.
RSF rappelle que les journaux privés avaient annoncé, le 18 septembre, l’arrêt de leur parution jusqu’à nouvel ordre, en raison d’une décision gouvernementale. Depuis le 19 septembre, aucun journal privé n’est paru dans le pays. Cette suspension sine die était intervenue le même jour que l’arrestation, dans la capitale, de sept anciens ministres et généraux.
Dans leur réponse à un précédent communiqué de RSF, le 19 septembre, les autorités érythréennes avaient mis en doute les affirmations de l’organisation à propos de l’existence de la censure dans ce pays. RSF confirme que jusqu’en novembre 1999, les journaux devaient faire viser chaque article par un bureau installé au ministère de l’Information. RSF dispose de documents et de témoignages indiscutables. La presse indépendante n’a véritablement pris son essor qu’après la levée de cette censure.