(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef du gouvernement par intérim, Latifur Rahman, RSF a exprimé son indignation après le meurtre de Ahsan Ali, correspondant du journal « Dainik Jugantor » à Rupganj (sud de Dhaka). RSF a demandé au chef du gouvernement de tout mettre en oeuvre pour que les auteurs de ce meurtre soient […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef du gouvernement par intérim, Latifur Rahman, RSF a exprimé son indignation après le meurtre de Ahsan Ali, correspondant du journal « Dainik Jugantor » à Rupganj (sud de Dhaka). RSF a demandé au chef du gouvernement de tout mettre en oeuvre pour que les auteurs de ce meurtre soient identifiés par la police. « Le fait que le journaliste ait reçu, quelques jours avant l’assassinat, des menaces de mort de la part de militants politiques est une piste sérieuse pour l’enquête », a affirmé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. « A l’approche des élections d’octobre, votre gouvernement doit montrer aux militants politiques, et notamment à ceux de la Ligue Awami (au pouvoir jusqu’au 16 juillet 2001), qu’ils ne peuvent pas s’attaquer impunément aux professionnels des médias », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, des policiers ont retrouvé, le 22 juillet, le corps mutilé de Ali, correspondant du « Dainik Jugantor » à Rupganj (province de Narayanganj, sud de Dhaka). Le journaliste, âgé de 48 ans et père de six enfants, avait les mains et les pieds attachés et le corps portait des traces de torture, notamment des coups de couteau et des brûlures à l’acide sur le visage et le torse. La police a amené le corps du journaliste à l’hôpital de Narayanganj pour procéder à une autopsie. Les enquêteurs ont retrouvé, à proximité du corps, un appareil photo et un carnet de notes où il était notamment écrit : « Ils m’amènent à Kanchpur pour me tuer ». Ali avait été kidnappé dans la nuit du 20 juillet. La police a interpellé deux personnes, dont le beau-frère du journaliste avec qui il entretenait un différend pour la propriété de terres familiales. Pour sa part, Shahida Akhter, l’épouse de Ali, affirme que le reporter avait reçu, cinq jours avant sa mort, des menaces de mort de la part de Meher Ali, un responsable local du mouvement Chattra Dal, branche étudiante de la Ligue Awami. Selon Akhter, il s’agit de la piste la plus sérieuse.
Au cours des dix derniers jours, au moins deux journalistes ont été attaqués par des individus identifiés comme des membres de la Ligue Awami ou de sa branche étudiante.
Le 10 juillet, Muniruzzaman Monir, correspondant du quotidien « Prothom Alo » à Sonargaon (banlieue de Dhaka), est agressé dans la rue par des militants de la branche étudiante de la Ligue Awami. Il est conduit à l’hôpital sérieusement blessé. En 2000, le journaliste avait déjà été la victime de ce groupe après avoir rapporté un cas de tricherie au cours de l’examen d’obtention du diplôme national.
Le 16 juillet, Zahirul Islam, correspondant du « Prothom Alo » à Gournadi (près de Barisal, sud du pays), échappe à une tentative d’assassinat organisée par des activistes de la Ligue Awami. Alors que sa femme et sa fille sont prises en otages, ses agresseurs lui injectent du poison à l’aide d’une seringue. Inconscient, il est transporté à l’hôpital de Barisal. Quelques heures plus tard, le journaliste a reçu à l’hôpital la visite d’Abu Hasnat Abdullah, un leader de la Ligue Awami, qui lui a proposé de prendre en charge les frais de son hospitalisation. Le journaliste a refusé l’offre estimant que le politicien souhaitait acheter son silence. Islam a demandé que ses agresseurs soient arrêtés. Le 18 juillet, deux suspects sont interpellés par la police.