(RSF/IFEX) – Dans la nuit du 6 au 7 mai 2004, trois bombes ont explosé devant les locaux du quotidien « Kibris », dans la partie nord de Nicosie, en République turque de Chypre du Nord (reconnue par la seule Turquie), sans faire de victime. RSF a demandé au leader de la communauté chypriote turque, Rauf Denktash, […]
(RSF/IFEX) – Dans la nuit du 6 au 7 mai 2004, trois bombes ont explosé devant les locaux du quotidien « Kibris », dans la partie nord de Nicosie, en République turque de Chypre du Nord (reconnue par la seule Turquie), sans faire de victime.
RSF a demandé au leader de la communauté chypriote turque, Rauf Denktash, de tout mettre en oeuvre afin de retrouver et sanctionner de manière exemplaire les responsables de cet acte d’intimidation inacceptable, et de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des journalistes.
Trois bombes de fabrication artisanale et de faible puissance, placées à différents endroits devant les locaux de « Kibris », ont explosé vers 23h30 (heure locale), sans faire ni victime ni dégât matériel. L’attentat n’a pas été revendiqué et une enquête a été ouverte.
Selon le directeur du quotidien, Basaran Duzgun, des groupes paramilitaires et ultranationalistes pourraient être à l’origine de cet attentat contre le journal, qui a soutenu le plan de paix proposé par les Nations unies pour réunifier l’île, divisée depuis 1974 suite à l’intervention de l’armée turque en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs voulant rattacher Chypre à la Grèce.
Duzgun a indiqué que les journalistes de « Kibris », ainsi que leurs familles, avaient reçu de nombreuses menaces de mort dans les mois précédant le référendum du 24 avril sur la réunification de l’île. A l’époque, le journal avait préféré ne pas rendre publiques ces menaces et avait demandé la protection de la police. Le propriétaire de « Kibris », Asil Nadir, a déclaré que ces menaces n’empêcheraient pas le quotidien de « continuer à soutenir une solution pacifique pour l’île ».