(RSF/IFEX) – Guy Kasongo Kilembwe, rédacteur en chef du journal satirique « Pot-Pourri », a été interpellé le 29 août 2003 par des policiers, suite à la publication d’un article dénonçant les malversations présumées d’un député. Après avoir été placé en garde à vue pendant 48 heures, il a été transféré, le 31 août, au centre pénitentiaire […]
(RSF/IFEX) – Guy Kasongo Kilembwe, rédacteur en chef du journal satirique « Pot-Pourri », a été interpellé le 29 août 2003 par des policiers, suite à la publication d’un article dénonçant les malversations présumées d’un député. Après avoir été placé en garde à vue pendant 48 heures, il a été transféré, le 31 août, au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, anciennement prison centrale de Makala.
« Sans nous prononcer sur la teneur de l’article incriminé, nous condamnons toute détention préventive pour diffamation, qui doit être un délit du ressort de la sphère civile », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, qui a demandé que Kasongo soit libéré et bénéficie de la présomption d’innocence, ainsi que d’un procès équitable.
Le 22 août, « Pot-Pourri » avait publié un article dans lequel le journaliste affirmait que le député Pius Mwabilu, également responsable de la Radiotélévision Groupe L’Avenir (RTGA) et éditeur du quotidien « L’Avenir », avait détourné une somme d’argent destinée aux anciens députés pour monter la RTGA et que, par conséquent, chaque député était co-propriétaire de la chaîne.
RSF a également condamné les menaces proférées par Mwabilu à l’encontre du rédacteur en chef de « Pot-Pourri », accusé de l’avoir « humilié dans [son] journal », mais aussi les menaces de mort que le député a adressées, le 31 août, à Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’organisation Journaliste en Danger (JED), accusée de partialité au détriment des journaux progouvernementaux.
Kasongo a été interpellé et conduit au bureau de l’Inspection provinciale, où il a été interrogé pendant une heure. Transféré au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, il a été placé en garde à vue pendant deux jours et confronté, le 30 août, au plaignant, Mwabilu, devant le magistrat en charge du dossier. Le lendemain, il a été conduit à l’ancienne prison centrale.
Par ailleurs, RSF condamne les brutalités policières dont ont été victimes deux journalistes du « Phare », Tsheke Bukasa et Désiré-Israél Kazadi. Bukasa a été bousculé par des policiers et expulsé de l’hôpital général de Kinshasa le 23 août, où il s’était rendu pour obtenir des informations sur la mort de l’opposant politique José Mukenge. Alors qu’il couvrait, le 27 août, une manifestation de militants réclamant le corps de Mukenge, Kazadi a été bastonné par des policiers, bien qu’il ait fait état de sa profession et brandi sa carte de presse. Un des policiers l’aurait menacé, en lui affirmant qu’un jour il paierait le prix pour avoir choisi d’être journaliste.