(RSF/IFEX) – RSF et la Burma Media Association (BMA, organisation de journalistes birmans en exil) ont vivement condamné les récentes entraves à la liberté de la presse des gouvernements birmans et thaïlandais, notamment dans la zone frontalière entre les deux pays. « Une fois de plus les journalistes birmans et thaïlandais sont victimes des tensions existant […]
(RSF/IFEX) – RSF et la Burma Media Association (BMA, organisation de journalistes birmans en exil) ont vivement condamné les récentes entraves à la liberté de la presse des gouvernements birmans et thaïlandais, notamment dans la zone frontalière entre les deux pays. « Une fois de plus les journalistes birmans et thaïlandais sont victimes des tensions existant entre leur gouvernement respectif. Cette course à la censure est inadmissible », a estimé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. Les deux organisations ont demandé au ministre de l’Intérieur thaïlandais, Purachai Piemsombun, et au ministre de l’Intérieur birman, le colonel Tin Hlaing, que les restrictions au travail des journalistes soient levées au plus tôt.
La première entrave est venue de la Thaïlande, qui, le 28 juin 2002, a déclaré persona non grata sur son territoire deux journalistes birmans : Maung Maung, rédacteur en chef du journal gouvernemental « New Light of Myanmar », et Ma Tin Win, auteur d’une série d’articles sur la monarchie thaïlandaise jugés « insultants ».
Le 12 juillet, c’est au tour de la Birmanie de placer sur une liste noire les noms de quinze journalistes thaïlandais, accusés de propagande contre la junte militaire birmane. Ces reporters n’ont pas été nommément désignés mais Kyaw Win, le chef adjoint du renseignement militaire, a indiqué qu’ils appartenaient aux journaux « The Nation », « Bangkok Post », « Thairath », « Thai News », « Daily News », « Siam Rath », « Matichon », « Khao Sod » et à une station de radio.
Le 16 juillet, le Conseil de sécurité national thaïlandais a interdit aux journalistes étrangers l’accès aux camps de réfugiés le long de la frontière birmano-thaïlandaise. Les autorités ont invoqué des articles critiques sur l’administration des camps. Elles reprochent également à la presse d’entretenir les tensions entre les deux pays en relayant les critiques des réfugiés vis-à-vis de la junte birmane. Le gouvernement de Bangkok a cependant nié que cette mesure vise à apaiser ses relations avec la Birmanie. Enfin, en Thaïlande encore, Khin Maung Soe, reporter à Radio Free Asia, a été interrogé fin juin par la police, dans la zone frontalière, alors qu’il enquêtait sur un viol commis par des policiers thaïlandais sur une réfugiée birmane.