(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : Saisie du matériel de quatorze médias par la police de Toronto Reporters sans frontières demande à la justice de condamner une telle pratique Les 23 et 24 octobre prochains, la Cour supérieure de Justice de l’Ontario devra se prononcer sur la saisie, par la police […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
Saisie du matériel de quatorze médias par la police de Toronto
Reporters sans frontières demande à la justice de condamner une telle pratique
Les 23 et 24 octobre prochains, la Cour supérieure de Justice de l’Ontario devra se prononcer sur la saisie, par la police de Toronto, des images et des photos prises par quatorze médias au cours d’une manifestation organisée le 15 juin 2000. Huit des quatorze médias concernés ont déposé un recours pour obtenir l’annulation des mandats ordonnant cette saisie et la restitution du matériel. La police a justifié cette mesure par la nécessité d’identifier les participants à la manifestation. Reporters sans frontières (RSF), organisation internationale de défense de la liberté de la presse, rappelle que la saisie et l’utilisation de matériel journalistique par la police remet gravement en cause la neutralité de la presse, véritable pilier de la liberté de la presse. L’organisation demande à la justice canadienne de condamner cette pratique de la police en donnant raison aux plaignants. « C’est la troisième fois cette année qu’une telle saisie à lieu », rappelle Robert Ménard, secrétaire général de RSF qui dénonce « les risques pour les journalistes d’être perçus comme des collaborateurs volontaires ou involontaires des forces de police ».
Selon les informations recueillies par RSF, des membres de la police de Toronto s’étaient présentés dans les locaux de quatorze médias, entre le 11 et le 14 juillet 2000, munis d’un mandat pour saisir les images et photos prises le 15 juin 2000, lors d’une manifestation devant le parlement provincial. Les manifestants dénonçaient la politique du gouvernement de la province à l’égard des sans-abri. La police a expliqué que les saisies ont été effectuées pour permettre d’identifier les manifestants qui ont participé à l’émeute en soulignant que les photographes de presse ont pu s’approcher plus près des événements que les photographes de la police. Huit des médias concernés ont déposé un recours devant la Cour supérieure de Justice de l’Ontario pour obtenir l’annulation des mandats de perquisition et la restitution des documents saisis. Les médias dont le matériel a été saisi sont : les quotidiens The Toronto Star, The Globe and Mail, The National Post et The Toronto Sun ; les chaînes de télévision Canadian Broadcasting Corporation (CBC), CTV, Global, City-TV, Ontv et CFMT ; les journaux Sing Tao, World Journal Daily News, le journal en italien Corriere Canadese et le quotidien en langue chinoise Ming Pao.
Déjà, le 5 avril 2000, au cours d’une perquisition dans les locaux des chaînes de télévision Radio Canada et TVA, la police avait exigé les enregistrements d’une manifestation qui s’était déroulée le 15 mars et qui avait donné lieu à des actes de violence. La police avait expliqué que le policier chargé de prendre des images n’avait pu approcher les manifestants « pour des raisons de sécurité évidentes ». Trois semaines plus tôt, le matériel d’un journaliste de la chaîne de télévision francophone TVA avait également été saisi.