**Mise à jour des alertes de l’IFEX des 23, 22 et 4 mai 2000** (RSF/IFEX) – Dans une lettre du 22 mai 2000 adressée à la présidente de la République, Chandrika Bandaranaike Kumaratunga, RSF a protesté contre la suspension de trois publications privées et les menaces de fermeture qui pèsent sur une chaîne de télévision. […]
**Mise à jour des alertes de l’IFEX des 23, 22 et 4 mai 2000**
(RSF/IFEX) – Dans une lettre du 22 mai 2000 adressée à la présidente de la République, Chandrika Bandaranaike Kumaratunga, RSF a protesté contre la suspension de trois publications privées et les menaces de fermeture qui pèsent sur une chaîne de télévision. Selon la loi, le chef de l’État a le pouvoir de lever les sanctions prises contre ces médias accusés d’avoir enfreint les mesures, prises par le gouvernement le 3 mai, visant à protéger la « sécurité nationale ». Rappelant que les programmes de la BBC sont suspendus depuis le 11 mai, RSF a demandé à la Présidente la levée des sanctions prises contre ces publications et la radio britannique. L’organisation a, par ailleurs, demandé au chef de l’État d’annuler les mesures prises le 3 mai qui permettent d’instaurer un « black-out sur l’information ». Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a souligné que ces dispositions ainsi que les sanctions prises contre les médias privés sont en contradiction avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Sri Lanka et que le chef de l’État est tenu « de faire respecter ».
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités ont annoncé, le 22 mai, à la radio et la télévision publique la fermeture jusqu’au 17 novembre, de deux des principaux hebdomadaires du pays: le « Sunday Leader », publié en anglais, et le « Sunday Peramuna », diffusé en cingalais. La direction de la censure et de l’information reproche aux deux hebdomadaires d’avoir publié des articles sans son autorisation. Le 19 mai, « Uthayan », le seul journal à paraître régulièrement dans la ville de Jaffna (nord du pays), avait déjà été fermé par l’armée sri-lankaise. Selon les autorités, le journal publié en tamoul supporterait les rebelles tamouls et aurait violé les nouvelles mesures de censure. Par ailleurs, la police a interrogé, le 18 mai, Namal Perera, le directeur de l’information de la chaîne de télévision privée Telshan Network (TNL), qui est proche de l’opposition, lui aussi suspecté d’avoir enfreint la censure. Selon le responsable de la censure, TNL aurait informé les téléspectateurs qu’elle n’était pas autorisée à informer sur un attentat qui a eu lieu à Batticaloa (est du pays) et qui a fait plus de vingt morts. La chaîne de télévision serait sous la menace d’une fermeture de la part des autorités.
Le 3 mai, le gouvernement s’est arrogé le droit de suspendre toute émission de radio ou de télévision, et de saisir ou fermer toute publication qui mettrait en péril la « sécurité nationale ». Selon le directeur de la censure et de l’information, la mesure s’applique également aux nouvelles diffusées sur l’Internet. Les correspondants des médias étrangers ont également été informés par les services du ministère des Postes, des Télécommunications et des Médias, que la censure militaire est appliquée à leurs rapports sur les combats entre l’armée et les séparatistes tamouls. Le 11 mai, les programmes en cingalais et en tamoul de la radio britannique BBC, diffusés sur la Sri Lanka Broadcasting Corporation (SLBC, radiotélévision publique), ont été suspendus. De même, les reportages de la BBC et de CNN sur le Sri Lanka, retransmis par la télévision nationale ont été interdits : un bandeau « Censuré » barrait l’écran.