(RSF/IFEX) – Ci-dessous, une lettre ouverte de RSF à Francesco Caio, P-D.G de Cable & Wireless, datée du 20 juillet 2004 : Lettre ouverte à Francesco Caio, P-D.G de Cable & Wireless L’entreprise britannique exploite le réseau Internet des Maldives, un pays qui censure la Toile et emprisonne des internautes. Le géant des télécoms britanniques […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, une lettre ouverte de RSF à Francesco Caio, P-D.G de Cable & Wireless, datée du 20 juillet 2004 :
Lettre ouverte à Francesco Caio, P-D.G de Cable & Wireless
L’entreprise britannique exploite le réseau Internet des Maldives, un pays qui censure la Toile et emprisonne des internautes.
Le géant des télécoms britanniques Cable & Wireless (C&W) détient 45% de Dhiraagu, l’entreprise qui gère le Réseau des Maldives. Or, ce pays est l’un des plus répressifs au monde en matière la liberté d’expression sur Internet. Quatre internautes y sont notamment emprisonnés pour avoir transmis des documents critiques envers le gouvernement.
Reporters sans frontières demande au P-D.G de C&W, Francesco Caio, de faire pression sur les autorités maldiviennes pour que cesse la censure abusive du Net et obtenir la libération des internautes détenus. « Cable & Wireless a affirmé être très concernée par les questions de droits de l’homme. Nous espérons donc que son principal dirigeant prendra conscience des conséquences éthiques de l’exploitation du Réseau dans un pays comme les Maldives », a précisé l’organisation.
C&W a pris en charge les télécoms de l’archipel en 1977. 21 ans plus tard, l’entreprise britannique a investi à hauteur de 45% dans Dhivehi Rajjeyge Gulhun Limited (Dhiraagu), société mixte créée pour gérer les Télécoms de l’archipel. L’Etat est le principal actionnaire de Dhiraagu, qui dispose aujourd’hui d’un monopole sur l’accès à Internet.
Sur son site, C&W déclare « supporter les dispositions de la déclaration universelle des droits de l’homme » et fait du « développement de comportements éthiques au sein de l’entreprise » l’une de ses priorités.
LA LIBERTE D’EXPRESSION SUR INTERNET AUX MALDIVES
Internautes emprisonnés
Mohamed Zaki, Ahmad Didi, Ibrahim Lutfy et son assistante Fathimath Nisreen ont été arrêtés, en janvier 2002, pour avoir collaboré à Sandhaanu, un bulletin d’information diffusé par e-mail qui dénonçait les atteintes aux droits de l’homme et la corruption aux Maldives. Accusés de « diffamation » et d’avoir « tenté de renverser le gouvernement », Mohamed Zaki, Ibrahim Lutfy et Ahmad Didi ont été condamnés à la prison à vie, le 7 juillet 2002. Fathimath Nisreen, qui n’avait que 22 ans lors de son procès, a écopé de 10 ans d’emprisonnement. Ibrahim Lutfy a réussi à s’évader de prison, le 24 mai 2003, et vit aujourd’hui en Suisse.
Le peintre et dissident politique Naushad Waheed a également été arrêté, le 9 décembre 2001, pour être entré en contact par e-mail avec Amnesty International. Il a été condamné, le 12 octobre 2002, à 15 ans de prison pour avoir commis « un acte antigouvernemental ». Naushad Waheed a été torturé à plusieurs reprises au cours de sa détention.
Net censuré
Les autorités censurent, par l’intermédiaire de Dhiraagu, les publications en ligne éditées par des opposants au régime. Le site du principal parti d’opposition, http://www.maldiviandemocraticparty.org, le site d’information http://www.sandhaanu.com, relancé par Ibrahim Lutfy, ainsi que le magazine en ligne http://www.maldivesculture.com, consacré aux droits de l’homme et basé à l’étranger, sont inaccessibles dans l’archipel. Le pouvoir bloque également l’accès aux groupes de discussion utilisés par les internautes dissidents.
Pour plus d’information sur la liberté d’expression sur Internet aux Maldives, consultez le rapport « Internet sous surveillance » 2004 de Reporters sans frontières : http://www.internet.rsf.org.