(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Jacques Edouard Alexis, Premier ministre et ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre le saccage des locaux de la radio Voix des paysans du Sud (Radyo Vwa peyizan Sid, en créole), et s’est inquiétée de la rapide dégradation de la situation de la presse en Haïti après que […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Jacques Edouard Alexis, Premier ministre et ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre le saccage des locaux de la radio Voix des paysans du Sud (Radyo Vwa peyizan Sid, en créole), et s’est inquiétée de la rapide dégradation de la situation de la presse en Haïti après que quatre médias ont été attaqués ces dernières semaines. Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a demandé qu’une « enquête approfondie soit menée sur le saccage des locaux de Voix des Paysans du Sud. » RSF a également demandé au Premier ministre haïtien de prendre « toutes les mesures nécessaires en vue de garantir la sécurité des journalistes et des locaux des médias ».
Selon les informations recueillies par RSF, les locaux de la radio communautaire Voix des paysans du Sud, station de la localité de Cavaillon/Pliché (Sud du pays), ont été saccagés, le 3 mai 2000, par des inconnus qui ont également volé du matériel, dont l’émetteur de la station, pour une valeur estimée à 15 000 $US (environ 15 000 euros). Le Père Yves Edmond, responsable de la radio, a déclaré ne pas être en mesure d’identifier les assaillants mais a dénoncé « ceux qui veulent priver de parole les paysans ».
La radio Voix des paysans du Sud est le quatrième média attaqué depuis un mois en Haïti. Dans la nuit du 3 au 4 avril, les locaux de Radio Unité, une station communautaire de la ville de Saint-Michel de l’Attalaye, dans la province d’Artibonite, avaient déjà été saccagés par des inconnus. Cette agression était survenue quelques heures seulement après l’assassinat, le 3 avril, de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter et commentateur politique célèbre pour son engagement constant en faveur de la démocratie. Le 8 avril, après les funérailles du journaliste, des manifestants se réclamant de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide avaient jeté des pierres sur les locaux de la station privée d’opposition Radio Vision (consultez les alertes de l’IFEX des 28, 18, 7, 5 et 4 avril 2000).