(RSF/IFEX) – Le 27 juillet 2003, Amar Lama, directeur de l’hebdomadaire d’informations « Tajakhabar » (« Nouvelles fraîches »), a été assassiné en pleine rue par des inconnus. Les motifs du meurtre sont encore inconnus. Lama était également membre du Parti du Congrès népalais (parti d’opposition), homme d’affaires et chanteur. RSF demande au gouvernement de poursuivre ses efforts pour […]
(RSF/IFEX) – Le 27 juillet 2003, Amar Lama, directeur de l’hebdomadaire d’informations « Tajakhabar » (« Nouvelles fraîches »), a été assassiné en pleine rue par des inconnus. Les motifs du meurtre sont encore inconnus. Lama était également membre du Parti du Congrès népalais (parti d’opposition), homme d’affaires et chanteur.
RSF demande au gouvernement de poursuivre ses efforts pour que la lumière soit faite sur les raisons et l’identité des auteurs de cet assassinat. « Si la création d’une commission d’enquête et l’arrestation de trois suspects sont des étapes positives, notre organisation souhaite que votre gouvernement mette de réels moyens à la disposition des enquêteurs afin de déterminer si l’assassinat d’Amar Lama est lié à son travail de journaliste », a écrit RSF dans une lettre adressée au Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Surya Bahadur Thapa. L’organisation l’a également prié de la tenir informée des avancées de l’enquête.
Lama a été assassiné par trois individus à Kirtipur (dix kilomètres au sud de Katmandou). Il avait été enlevé deux heures plus tôt au bureau de ce magazine où il était venu déposer un article. Les individus s’étaient présentés comme des officiers de police qui souhaitaient lui parler. Quand Lama a tenté de leur échapper, une course-poursuite s’est engagée dans les rues du quartier Kalikasthan de la capitale. Les trois tueurs ont réussi à capturer Lama. Ils l’ont frappé puis emmené dans un taxi. Une heure plus tard, son corps a été retrouvé, avec une balle dans la tête. Selon deux femmes témoins de la scène, l’un des tueurs a appelé sur son portable pour affirmer que le « travail était fait ».
Le lendemain, Dataram Adhikari, le chauffeur de taxi qui a conduit les tueurs avant et après l’enlèvement de Lama, s’est rendu à la police. Il a affirmé n’avoir aucune relation avec les tueurs. Quelques heures plus tard, la police a arrêté trois suspects dont Binita Shrestha, un ancien associé en affaires de Lama. L’épouse de ce dernier a affirmé aux policiers que son mari avait reçu des menaces de mort de Binita Shrestha.
Le 28 juillet, le gouvernement a confié au juge Madav Lal Shrestha la responsabilité de conduire l’enquête sur ce meurtre. Le magistrat doit rendre un rapport d’ici quinze jours.
Lama est connu au Népal pour avoir été le chauffeur des deux dirigeants historiques du parti d’extrême gauche CPN-UML lors d’un accident qui leur avait coûté la vie, en 1993. Lama avait été accusé par le CPN-UML d’avoir tué les deux hommes politiques. Il avait purgé une peine de cinq années de prison. Depuis sa libération, il militait au sein du Parti du Congrès népalais et il venait récemment de prendre la direction de l’hebdomadaire « Tajakhabar ».