(RSF/IFEX) – À la veille de la tenue à Rangoon de la réunion annuelle des ministres de l’économie de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), RSF s’est adressée à Rodolfo Certeza Severino Jr., le secrétaire général de cette organisation régionale, pour lui demander « d’intervenir au cours de ses entretiens avec les autorités birmanes en […]
(RSF/IFEX) – À la veille de la tenue à Rangoon de la réunion annuelle des ministres de l’économie de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), RSF s’est adressée à Rodolfo Certeza Severino Jr., le secrétaire général de cette organisation régionale, pour lui demander « d’intervenir au cours de ses entretiens avec les autorités birmanes en faveur de la libération de douze journalistes actuellement emprisonnés ». RSF a exprimé son indignation face à la tenue d’une réunion interministérielle en Birmanie, plus grande prison du monde pour les journalistes. Cette rencontre intervient également quelques jours après la condamnation de la Birmanie par la Commission des droits de l’homme des Nations unies pour des violations massives des libertés fondamentales. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, s’est inquiété « des conditions de détention des journalistes birmans et de l’état santé de certains d’entre eux, notamment U Win Tin et Daw San San Nweh, détenus dans la prison d’Insein ».
Dans sa lettre, RSF mentionne les cas de : U Win Tin, ex-rédacteur en chef de « Hanthawathi », arrêté en 1989 et condamné à dix ans de prison en 1993 ; Sein Hlaing et Myo Myint Nyein, journalistes de différentes publications culturelles, arrêtés en septembre 1990 et condamnés à deux reprises, en 1990 et 1995, à sept ans de prison ; Aung Wint (Ohn Kyaing), ex-journaliste de « Kyemon », emprisonné en 1990 et condamné à de dix-sept ans de prison ; U Sein Hla Oo, journaliste au quotidien « Botahtaung » et écrivain, arrêté en 1994, purge actuellement une peine de quatorze ans de prison ; Daw San San Nweh, lauréate du prix Reporters sans frontières – Fondation de France 1999, directrice de magazines et écrivain, arrêtée en 1994 et condamnée à dix ans de prison ; Sonny (Khin Maung Win) ; photographe et caméraman indépendant, arrêté en juin 1997 et condamné à sept ans de prison ; U Tha Ban, journaliste au quotidien « Kyemon », arrêté en mars 1997 et condamné à sept ans de prison ; Aung Zin Min, journaliste au magazine « New Style », arrêté et condamné à sept ans de prison en 1996 ; U Thein Tan, journaliste âgé de 60 ans, arrêté en 1990 et condamné à sept ans de prison ; Cho Seint, journaliste indépendant, arrêté en 1996 et condamné à sept ans de prison.
En Birmanie, les lois sont telles qu’aucune critique à l’encontre des autorités n’est possible. Ainsi, la loi sur la presse prévoit une peine de vingt ans de prison, pour la publication d’articles qui « perturbent et sabotent la stabilité de l’État ». Les journalistes étrangers ne peuvent pas travailler librement dans ce pays. Il est interdit de lire les publications de l’opposition en exil ou d’écouter les radios internationales. Le 19 janvier 2000, U Than Chaum, âgé de soixante-dix ans, a été condamné à deux ans de prison en vertu de l’article 505 (b) du code pénal, pour avoir diffusé la radio internationale Voice of America dans le salon de thé dont il était le propriétaire.