(RSF/IFEX) – À l’occasion de la prochaine audience du procès en appel de Daher Ahmed Farah, directeur de publication du journal « Le Renouveau » et président du Mouvement pour le renouveau démocratique et le développement (MRD, parti d’opposition), le 28 mai 2003, RSF demande au procureur de la République, Djama Souleiman Ali, de faire preuve de […]
(RSF/IFEX) – À l’occasion de la prochaine audience du procès en appel de Daher Ahmed Farah, directeur de publication du journal « Le Renouveau » et président du Mouvement pour le renouveau démocratique et le développement (MRD, parti d’opposition), le 28 mai 2003, RSF demande au procureur de la République, Djama Souleiman Ali, de faire preuve de clémence et de requérir la relaxe de ce journaliste et opposant. Dans cette affaire, il avait été condamné, en première instance, le 17 mars, à six mois de prison avec sursis et à verser 200 000 FD d’amende (environ 1 200 $US, 1 000 euros). Le général Zakaria Cheik Ibrahim avait porté plainte contre le journaliste pour « diffamation » à la suite de la publication d’un article du 6 mars, intitulé « Le commandement militaire procède à des renvois politicards ».
Farah est emprisonné depuis le 20 avril. Le journal, dans son édition n°475 du 17 avril, avait de nouveau reproché à l’officier le manque de « neutralité » d’une armée qui « doit être apolitique ». Les autorités judiciaires ont rejeté sa demande de liberté provisoire, le 30 avril.
« À notre connaissance, Daher Ahmed Farah n’a fait qu’exercer son droit à informer l’opinion publique, un droit garanti par plusieurs traités internationaux ratifiés par la République de Djibouti. Rien ne justifie cette détention prolongée », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a rappelé que les Nations unies condamnent « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion ».
Par ailleurs, RSF a annoncé qu’un membre de l’association Avocats sans Frontières assurera la défense de Farah. Il est arrivé à Djibouti le 26 mai. Aucun avocat sur place n’a accepté de défendre le journaliste. Le journaliste a été arrêté à Djibouti, le 20 avril au matin, et placé en cellule d’isolement à la prison de Gabode. Seule sa mère est autorisée à lui rendre visite. Quelques jours plus tard, la Police spéciale de Djibouti s’était rendue au domicile du journaliste et au siège central du MRD afin de saisir sept machines à écrire, un amplificateur, les réserves d’encre des photocopieurs, ainsi que toutes les archives du journal « Le Renouveau », sans qu’aucun mandat de perquisition ait été présenté. Enfin, le 5 mai au matin, des policiers ont saisi l’édition n°477 du journal dans les kiosques et auprès des vendeurs.
Farah a été emprisonné à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. Dans la plupart des cas, il était poursuivi pour un délit de presse et a été condamné à des peines de prison ou à des amendes. Le 15 mars, il avait été détenu une journée et condamné à une amende pour avoir « porté atteinte au moral de l’armée ».