(RSF/IFEX) – Dans deux lettres adressées respectivement à Silvio Berlusconi, chef de file de la coalition de centre droit, la Maison des libertés (CDL), et à Francesco Rutelli, chef de file de la coalition de centre gauche L’Olivier, RSF a demandé aux deux candidats à la présidence du Conseil italien de préciser leurs intentions quant […]
(RSF/IFEX) – Dans deux lettres adressées respectivement à Silvio Berlusconi, chef de file de la coalition de centre droit, la Maison des libertés (CDL), et à Francesco Rutelli, chef de file de la coalition de centre gauche L’Olivier, RSF a demandé aux deux candidats à la présidence du Conseil italien de préciser leurs intentions quant aux moyens de préserver l’indépendance et le pluralisme de l’information audiovisuelle après les élections législatives du 13 mai 2001.
Concernant les médias publics, RSF a demandé aux deux candidats de s’engager à renforcer les garanties d’indépendance et de pluralisme des trois chaînes de la télévision publique (RAI). Les médias audiovisuels publics sont en effet contrôlés en Italie par le conseil d’administration de la RAI, dont les membres, nommés par les présidents des deux assemblées, sont majoritairement proches de la coalition au pouvoir. Ce conseil désigne le Président et le Directeur général de la télévision publique. Un simple usage veut jusqu’à présent que certains postes de responsabilités dans les trois chaînes publiques soient attribués à des représentants de l’opposition, dans des proportions variables d’ailleurs pour la RAI 1, la RAI 2, et la RAI 3. Or la campagne électorale a donné lieu à des propos particulièrement préoccupants, notamment ceux tenus par le député Maurizio Gasparri, d’Allianze Nationale, parti membre de la coalition dirigée par Berlusconi. Gasparri a nommément désigné, le 29 mars au cours d’une interview télévisée, trois journalistes et une rédaction de la RAI (TG3) comme devant être prioritairement sanctionnés en cas de victoire du centre droit.
Concernant les médias privés, RSF s’est inquiété de l’absence de toute règle préalablement établie permettant d’éviter le conflit d’intérêt entre les fonctions de responsable du pouvoir exécutif et le contrôle effectif des grands médias audiovisuels privés du pays. Berlusconi contrôle actuellement à travers le groupe Mediaset, les trois principales chaînes de télévision privées d’Italie. Berlusconi aurait demandé, selon une déclaration de son conseiller Roberto Poli le 10 mai, que soit mis au point un plan de réorganisation de la structure de contrôle de Fininvest, la holding dont dépend le groupe médiatique Mediaset, pour résoudre ce conflit d’intérêt.
RSF considère que cette annonce ne constitue pas une garantie suffisante de l’engagement du candidat Berlusconi à préserver le pluralisme de l’information audiovisuelle en Italie. RSF note que les questions d’indépendance et de pluralisme de l’information ne sont pas évoquées dans la liste de promesses, présentée le 1er mai, et que Berlusconi s’est engagé à respecter avant les prochaines élections générales de 2006.