(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : AFGHANISTAN Reporters sans frontières demande aux taliban de libérer le journaliste japonais Yanagida Daigen à l’occasion du début du Ramadan Reporters sans frontières se mobilise pour obtenir la libération rapide du journaliste Yanagida Daigen, détenu par les taliban à Jalalabad depuis vingt et un jours. […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
AFGHANISTAN
Reporters sans frontières demande aux taliban de libérer le journaliste japonais Yanagida Daigen
à l’occasion du début du Ramadan
Reporters sans frontières se mobilise pour obtenir la libération rapide du journaliste Yanagida Daigen, détenu par les taliban à Jalalabad depuis vingt et un jours. « Nous demandons solennellement aux autorités de Kaboul de relâcher Yanagida Daigen alors que la période du Ramadan va bientôt commencer », a déclaré Robert Ménard. RSF a demandé à Michel Peyrard, reporter de Paris Match, et Yvonne Ridley, journaliste du Sunday Express, tous les deux récemment libérés par les taliban, de témoigner en faveur de la libération du journaliste japonais. Voici les textes de leurs messages :
Un journaliste japonais est détenu par les taliban en Afghanistan depuis le 23 octobre dernier. Avec Reporters sans frontières, Michel Peyrard, journaliste français libéré récemment, lance un appel à ceux qui détiennent Yanagida Daigen :
« Il s’appelle Yanagida Daigen. Il a trente-six ans. Ecrivain et journaliste japonais, il a été arrêté il y a quinze jours par les taliban dans la ville de Kunhar en Afghanistan. Il est depuis incarcéré à Jalalabad. J’ai partagé la même chambre – cellule que Daigen. C’est une personnalité hors du commun, un voyageur au long cours, un chroniqueur des âmes. Depuis l’âge de vingt ans il parcourt les cinq continents, de l’Afrique à l’Antarctique parce que curieux des gens. C’est la même démarche qui l’a conduit en Afghanistan en guerre, pays sur lequel il prépare un livre. Daigen vit sa détention avec sérénité. Il s’interroge simplement sur les délais de la procédure. Lorsque je l’ai quitté samedi, il n’avait toujours pas été interrogé par les services de renseignement. Il est temps que les taliban reconnaissent enfin son statut : celui d’un homme libre dans l’exercice de son métier. »
Un journaliste japonais est détenu par les taliban en Afghanistan depuis le 23 octobre dernier. Avec Reporters sans frontières, Yvonne Ridley, journaliste britannique aujourd’hui libérée, lance un appel à ceux qui détiennent Yanagida Daigen :
« Yanagida Daigen est un journaliste free lance japonais… Je demande aux Talibans de faire preuve de la même compassion et de la même gentillesse qu’ils ont montré envers moi. J’en appelle aussi directement au mollah Omar pour le supplier de le libérer pour raisons humanitaires le plus vite possible. Yanagida, Michel et moi-même sommes des journalistes qui veulent informer le mieux possible… et parfois les circonstances nous obligent à adopter des méthodes extrêmes pour y parvenir. Je demande aux talibans d’être compréhensifs à l’égard de notre statut de journalistes professionnels. »
Ces messages, enregistrés en français, anglais, persan et japonais, grâce à l’aide de Radio France Internationale, ont été transmis aux radios internationales qui émettent vers l’Afghanistan. RSF a également transmis aux médias une lettre de la soeur de Yanagida Daigen demandant la libération du journaliste. Les enregistrements sont disponible sur le site Internet www.rsf.org.
Par ailleurs, RSF a pu obtenir de nouvelles informations sur la situation du journaliste japonais. Selon le témoignage d’Irfan Qureshi, journaliste pakistanais libéré le 10 novembre par les taliban, Yanagida Daigen est de plus en plus inquiet sur la possibilité d’une libération rapide. Interrogé par RSF, Irfan Qureshi, guide du journaliste de Paris Match Michel Peyrard, a rapporté les propos de Yanagida : « Je peux rester six mois avec les taliban, mais ils doivent me dire au moins quand ils vont me libérer. » Selon Irfan Qureshi, le journaliste japonais a peur que sa détention se prolonge.
Les taliban avaient tout d’abord placé Yanagida dans une cellule avec des prisonniers de droit commun mais à la demande de Michel Peyrard et d’Irfan Qureshi, le journaliste japonais a été transféré dans une cellule individuelle et proche de la leur. « Ce fut un vrai soulagement pour lui, car ils pouvaient nous parler en anglais », a expliqué Irfan Qureshi. Enfin, selon le journaliste pakistanais, le chef des services secrets taliban qui détiennent Yangida aurait déclaré : « Son cas est assez simple et il devrait être libéré prochainement. »