(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF daté du 18 décembre 2002 : Mobilisation en faveur de Saleem Samad et Priscilla Raj, emprisonnés sans inculpation Le 18 décembre 2002, la Haute Cour s’est prononcée en faveur de la libération sous caution de Priscilla Raj, militante des droits de l’homme et traductrice de l’équipe […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF daté du 18 décembre 2002 :
Mobilisation en faveur de Saleem Samad et Priscilla Raj, emprisonnés sans inculpation
Le 18 décembre 2002, la Haute Cour s’est prononcée en faveur de la libération sous caution de Priscilla Raj, militante des droits de l’homme et traductrice de l’équipe de télévision Channel 4. Le gouvernement n’a pas encore donné son accord pour cette libération. Priscilla Raj avait été arrêtée le 25 novembre 2002 alors qu’elle travaillait avec les journalistes anglais et italien Zaiba Malik et Bruno Sorrentino. Lors des interrogatoires, elle a été torturée, notamment avec des décharges électriques.
Saleem Samad, journaliste et correspondant de Reporters sans frontières, entame quant à lui son vingtième jour de détention à la prison de Dhaka. Il avait été arrêté le 29 novembre 2002 après avoir travaillé avec l’équipe de Channel 4 qui a été expulsée du pays le 11 décembre. Saleem Samad a été frappé lors de son interrogatoire par la police et les services secrets.
Reporters sans frontières regrette que le gouvernement retienne en détention les deux collaborateurs des journalistes européens alors que ces derniers, les principaux accusés, ont été libérés. « Après l’expulsion des reporters européens, cette affaire qui n’a que trop duré doit être classée sans suite. Aucune inculpation ne peut être retenue contre Saleem Samad et Priscilla Raj, » a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
Après leur libération, Zaiba Malik et Bruno Sorrentino ont adressé un message très clair en faveur de leurs collaborateurs. « Nous sommes très inquiets du sort de Priscilla et Saleem qui sont toujours détenus sans inculpation (â¦) Nous sommes soulagés d’avoir été libérés et il n’y a plus aucune raison de détenir Priscilla et Saleem. Nous demandons aux autorités du Bangladesh de les libérer et de tout mettre en oeuvre pour assurer leur sécurité et celle de leurs familles », a écrit Zaiba Malik le 13 décembre 2002.
Plus de 550 personnes, dont de nombreux journalistes, ont déjà signé la pétition en faveur de la libération de Saleem Samad et Priscilla Raj, mise en place sur www.rsf.org
Par ailleurs, le journaliste bangladeshi Tipu Sultan, récemment récompensé par le prix de liberté de la presse du Comité de protection des journalistes (CPJ), a affirmé à propos de Saleem Samad : « Après avoir été attaqué en 2001 par les hommes d’un député de la Ligue Awami, j’ai reçu le soutien de nombreuses personnes au Bangladesh, dont Saleem Samad. Il a fait parvenir à des organisations internationales des informations sur la manière dont les hommes du député Joynal Hazari ont essayé de me tuer. Saleem Samad est un militant de la liberté de la presse et un journaliste sérieux. Je suis sûr qu’il n’a rien fait contre notre pays. Je demande au gouvernement de Madame Khaleda Zia de le libérer et de faire cesser les menaces contre sa famille. »
En effet, l’épouse et le fils de Saleem Samad sont obligés de se cacher à Dhaka car la police a menacé d’arrêter Atisha, le jeune fils du journaliste. Celui-ci souffre de traumatismes psychologiques depuis l’arrestation de son père alors qu’il doit prochainement passer des examens scolaires importants.
Depuis le 8 décembre, Muntasir Mamun et Shahriar Kabir, deux journalistes et militants des droits de l’homme, sont également retenus par la police pour avoir témoigné auprès de l’équipe de Channel 4 sur la situation politique dans le pays. Shahriar Kabir a été torturé lors d’un interrogatoire et il a été victime d’une attaque cardiaque. Quant à Mainul Islam Khan, militant des droits de l’homme, il a été obligé de quitter le pays de peur d’être arrêté. Il avait également aidé l’équipe de Channel 4 lors de son reportage.
Enfin, le gouvernement du Bangladesh n’a toujours pas donné de réponse à la demande de visa déposée le 4 décembre par Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L’ambassade du Bangladesh à Paris a déclaré que cela pourrait prendre « plusieurs semaines. »
Une pétition demandant la libération de Saleem Samad, correspondant de Reporters sans frontières, et Priscilla Raj est toujours disponible sur www.rsf.org