(RSF/IFEX) – Alors que la loi oblige les autorités vietnamiennes à se prononcer, le 27 juillet 2002, sur le maintien en détention de Pham Hong Son, RSF lance un appel solennel au ministre vietnamien de la Sécurité publique, le lieutenant général Le Minh Huong, pour la libération du cyberdissident. « A l’instar de ses proches, notre […]
(RSF/IFEX) – Alors que la loi oblige les autorités vietnamiennes à se prononcer, le 27 juillet 2002, sur le maintien en détention de Pham Hong Son, RSF lance un appel solennel au ministre vietnamien de la Sécurité publique, le lieutenant général Le Minh Huong, pour la libération du cyberdissident. « A l’instar de ses proches, notre organisation est très préoccupée par le sort de Pham Hong Son. Nous vous prions de faire preuve de clémence pour ce citoyen vietnamien qui n’a fait qu’exprimer pacifiquement son attachement aux valeurs démocratiques », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a annoncé être également intervenue auprès des autorités françaises et de la Francophonie en faveur du cyberdissident.
Selon les informations recueillies par RSF, le ministère de l’Intérieur doit se prononcer, le 27 juillet, sur le maintien en détention de Pham Hong Son, arrêté quatre mois plus tôt, à Hanoï, pour avoir traduit et diffusé sur Internet un article intitulé « Ce qu’est la démocratie », extrait des pages du site de l’ambassade des États-Unis au Vietnam. Le ministère de l’Intérieur peut solliciter un renouvellement de quatre mois de la détention ou choisir de libérer le cyberdissident. Depuis son arrestation, confirmée officiellement le 8 avril, Pham Hong Son, responsable marketing d’une entreprise pharmaceutique, n’a pu recevoir de visite de son épouse, ni de ses deux fils, ni d’un avocat. Il est détenu au secret. Depuis son arrestation, ses proches sont très angoissés par son sort.
Par ailleurs, RSF a demandé à être informée sur les motifs de l’arrestation de Nguyen Vu Binh, ancien journaliste au « Tap Chi Cong San » (« Magazine du Journal Communiste ») dont on est sans nouvelles depuis le 22 juillet. Les autorités semblent lui reprocher d’avoir signé, avec seize autres dissidents, une lettre ouverte aux autorités plaidant pour une réforme du régime et la libération des prisonniers politiques. Il avait été interrogé par la police deux jours avant son arrestation. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Phan Thuy Thanh, a quant à elle affirmé que le journaliste n’avait pas été « formellement arrêté ». Nguyen Vu Binh a travaillé pendant dix ans pour « Tap Chi Cong San » avant d’être renvoyé en janvier 2001 pour avoir essayé de former un parti indépendant. Il écrivait depuis des articles critiques sur la politique du gouvernement, appelant notamment à des réformes politiques (consulter l’alerte de l’IFEX du 23 juillet 2002). « Si comme nous le craignons, Nguyen Vu Binh est détenu pour ses écrits, nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour qu’il soit remis en liberté dans les meilleurs délais », a précisé Ménard.
RSF rappelle que les cyberdissidents Le Chi Quang et Tran Khue sont également détenus pour avoir publié sur Internet des articles critiques à l’égard des autorités vietnamiennes (consulter l’alerte de l’IFEX du 14 mars 2002).
Le Chi Quang, un professeur d’informatique diplômé de la Faculté de droit, a été arrêté, le 21 février, dans un café Internet de Hanoi et emprisonné dans le camp B14 de la province de Ha Dong (nord du pays). Tran Khue a, quant à lui, été placé en résidence surveillée le 10 mars en vertu de la directive administrative 31/ CP. Cette décision faisait suite à la diffusion sur Internet d’une lettre qu’il avait adressée au président chinois Jiang Zemin, à la veille d’une visite officielle au Vietnam.