(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre vietnamien de la Sécurité publique, le lieutenant général Le Minh Huong, RSF a demandé la levée du placement en résidence surveillée de Ha Sy Phu, animateur de la revue interdite « Langbian ». RSF considère que cette mesure prive le dissident de sa liberté et de son droit à […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre vietnamien de la Sécurité publique, le lieutenant général Le Minh Huong, RSF a demandé la levée du placement en résidence surveillée de Ha Sy Phu, animateur de la revue interdite « Langbian ». RSF considère que cette mesure prive le dissident de sa liberté et de son droit à s’exprimer. Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a souligné que le harcèlement des journalistes et dissidents vietnamiens est en contradiction avec les engagements internationaux du pays, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Vietnam en septembre 1982, et dont l’article 19 garantit la liberté d’expression. Enfin, RSF a également demandé la libération immédiate du journaliste Nguyen Dinh Huy, emprisonné depuis novembre 1993.
Selon les informations recueillies par RSF, Nguyen Xuan Tu, connu sous son nom de plume Ha Sy Phu, a été placé en résidence surveillée à son domicile de Dalat, le 8 février 2001, en vertu du décret gouvernemental 31/CP. Cette décision, qui concerne également un ancien responsable de la municipalité de Dalat, a été annoncée le 12 février par le journal de la police vietnamienne, « Cong An Nhan Dan ». Selon cette publication, les deux dissidents sont placés en résidence surveillée pour être « entré en contact avec des réactionnaires vivants à l’étranger en vue de saboter le Vietnam ». Cette mesure intervient alors que des mouvements de protestation, réprimés par les autorités, ont lieu dans cette région montagneuse du centre du pays.
En décembre 1995, Ha Sy Phu avait été arrêté et emprisonné pendant plus d’un an, accusé d’avoir révélé des « secrets d’État ». Libéré suite aux pressions internationales, cet ancien biologiste, âgé de 61 ans, est l’un des animateurs d’un groupe de dissidents de la ville de Dalat, qui a créé la revue « Langbian ». Placé en résidence surveillée, il est sujet à un harcèlement quotidien de la part de la police (fouilles de son domicile, confiscation de son ordinateur, pressions sur sa famille, etc.). Ha Sy Phu avait été libéré le 4 janvier 2001 et n’aura donc profité que de cinq semaines de liberté au cours des quatre dernières années.