(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois de la Justice, Gao Changli, RSF a demandé la libération de Ngawang Choephel, arrêté en 1995 au Tibet alors qu’il réalisait un documentaire audiovisuel sur les arts tibétains. L’organisation est très préoccupée par l’état de santé de ce réalisateur tibétain détenu dans la prison de Chengdu […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois de la Justice, Gao Changli, RSF a demandé la libération de Ngawang Choephel, arrêté en 1995 au Tibet alors qu’il réalisait un documentaire audiovisuel sur les arts tibétains. L’organisation est très préoccupée par l’état de santé de ce réalisateur tibétain détenu dans la prison de Chengdu (province du Sichuan, sud-ouest de la Chine). Selon l’article 214 du code de procédure pénal chinois, un prisonnier peut être autorisé à « purger sa peine en dehors de la prison s’il est gravement malade ». Enfin, RSF a rappelé que dans un document daté du 18 janvier 2000, le rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression de la Commission des droits de l’homme des Nations unies a souligné que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».
Selon les informations obtenues par RSF, Ngawang Choephel, spécialiste des danses et musiques traditionnelles tibétaines, est très gravement malade. Les autorités chinoises ont reconnu, en 1999, que le prisonnier souffre d’infections au foie, au poumon et à l’estomac. Selon sa mère, qui a pu le rencontrer pendant deux heures en août dernier, « il est très maigre et il n’a plus que la peau sur les os. » Il serait atteint de tuberculose pulmonaire. Son état de santé serait notamment lié aux conditions de détention très dures de la prison de haute sécurité de Powo Tramo, un camp de travail forcé où il a été détenu de juillet 1998 à juin 2000. Il aurait été torturé à plusieurs reprises et les autorités pénitentiaires ont refusé de le soigner correctement.
Ngawang Choephel, qui résidait aux États-Unis, a été arrêté en août 1995 à Shigatsé (province du Tibet) alors qu’il réalisait un documentaire sur la culture tibétaine. Ethnomusicologue de formation, il avait en effet obtenu une bourse d’une université nord-américaine pour réaliser un reportage photographique et vidéo sur des arts traditionnels tibétains. Accusé d' »espionnage et d’activités contre-révolutionnaires » par les autorités chinoises, il a été condamné à dix-huit ans de prison. Ngawang Choephel a toujours clamé son innocence et a déjà fait appel, sans succès, de cette sentence à deux reprises.