(RSF/IFEX) – Washington Sansole, l’un des neufs directeurs du « Daily News », a été arrêté le 26 octobre 2003 à Bulawayo. La veille au soir, c’est la nièce d’un autre directeur du journal qui avait été arrêtée. Ces interventions policières sont le prolongement d’un véritable acharnement du pouvoir afin de fermer le quotidien. RSF demande au […]
(RSF/IFEX) – Washington Sansole, l’un des neufs directeurs du « Daily News », a été arrêté le 26 octobre 2003 à Bulawayo. La veille au soir, c’est la nièce d’un autre directeur du journal qui avait été arrêtée. Ces interventions policières sont le prolongement d’un véritable acharnement du pouvoir afin de fermer le quotidien.
RSF demande au président Robert Mugabe la libération immédiate de Sansole, directeur du « Daily News », et de Tulepi Nkomo, nièce d’un autre responsable du journal. « Nous sommes scandalisés par ces arrestations, qui démontrent que les autorités zimbabwéennes sont prêtes à tout pour faire cesser la parution de l’unique quotidien indépendant du pays », s’indigne Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Les autorités doivent mettre un terme à cette série d’arrestations arbitraires et cesser les pressions inacceptables qu’elles infligent aux responsables du quotidien et à leurs employés », ajoute-t-il.
Selon l’Agence France-Presse (AFP), les policiers auraient indiqué qu’ils détiendraient Sansole jusqu’à ce que « les autres (responsables du journal) se présentent ». Quatre des neufs directeurs du quotidien ont pourtant déjà quitté le pays.
La nièce du directeur Samuel Nkomo a été arrêtée le 25 octobre au domicile de celui-ci. Selon la conseillère juridique du « Daily News », Gugulethu Moyo, Tulepi Nkomo n’a aucun lien professionnel avec le journal. Elle ajoute être sans nouvelle d’elle depuis son arrestation.
La police zimbabwéenne avait également arrêté 18 journalistes et employés du journal le 25 octobre, quelques heures après la parution du premier numéro du « Daily News » depuis son interdiction le 12 septembre dernier. Selon Reuters, les collaborateurs du journal auraient été relâchés quelques heures après leur arrestation. Ils auraient cependant dû signer un texte certifiant qu’ils travaillaient effectivement pour le « Daily News », ce qui pourrait constituer un premier pas vers des poursuites judiciaires.
Dans son édition du 25 octobre, le journal estimait que ce que voulaient les autorités zimbabwéennes, « c’est un média soumis qui ne voit, n’entend et ne dit pas de mal au sujet du gouvernement ». Sur la Une figurait en outre un dessin représentant le ministre de l’Information écrasé sous le poids d’une pile d’exemplaires du « Daily News ».
Les locaux du journal seraient toujours occupés par la police. Gugulethu Moyo a déclaré à Reuters que ces interventions « sont des actes de vengeance de la part du gouvernement zimbabwéen, qui prêche le règne de la loi mais applique la loi de la jungle ». Elles font en effet suite à une décision de la cour administrative de Harare, qui a jugé illégale la décision de la commission sur les médias envers le « Daily News ». Le tribunal a estimé que cette commission avait fait preuve de « parti pris » lorsqu’elle avait interdit la parution du journal.