(RSF/IFEX) – Un tribunal d’Almaty a condamné Kanat Kalzhanov, le 28 décembre 2004, à trois ans et demi de travaux forcés, pour avoir renversé en voiture Askhat Sharipzhanov, journaliste en ligne du site Navigator (http://www.navi.kz), le 16 juillet. Le journaliste était décédé à la suite de ses blessures cinq jours plus tard. « L’enquête n’a pas […]
(RSF/IFEX) – Un tribunal d’Almaty a condamné Kanat Kalzhanov, le 28 décembre 2004, à trois ans et demi de travaux forcés, pour avoir renversé en voiture Askhat Sharipzhanov, journaliste en ligne du site Navigator (http://www.navi.kz), le 16 juillet. Le journaliste était décédé à la suite de ses blessures cinq jours plus tard.
« L’enquête n’a pas levé les zones d’ombre qui entourent cet accident », a déclaré RSF. « Nous demandons au procureur d’Almaty, Sattybek Ongarbaev, la réouverture de cette enquête qui a manifestement ignoré certains éléments troublants », a ajouté l’organisation.
Le 16 juillet vers 23h00 (heure locale), le journaliste avait été renversé par la voiture de Kalzhanov, alors qu’il venait de quitter les locaux de Navigator. L’après-midi même, Sharipzhanov avait interviewé Altynbek Sarsenbayev, nouveau ministre de l’Information et opposant réformiste, ainsi que Zamanbek Nurkadilov, importante figure de l’opposition au président Nazarbaïev.
La transcription de ces interviews avait disparu le 17 juillet de l’ordinateur du journaliste, ainsi que son magnétophone. « Ces détails nous font douter de la version officielle de l’accident », a déclaré Yuri Mizinov, rédacteur de l’un des sites d’informations indépendants les plus populaires du Kazakhstan.
D’après Mizinov, rédacteur en chef de Navigator et membre de la commission d’enquête menée par la Fondation « Journalistes en danger », les blessures relevées sur le corps de Sharipzhanov ne correspondent pas à celles causées habituellement par un accident de voiture. Le journaliste n’avait ni fracture, ni blessure apparente et aucun de ses organes internes n’était touché. Il a par contre succombé à une hémorragie cérébrale, à la suite d’un traumatisme crânien. C’est un choc violent derrière la tête du journaliste qui l’aurait provoqué, alors que la voiture avait heurté le journaliste de face.
Par ailleurs, lors de la première expertise médicale, le journaliste avait un taux d’alcoolémie négatif, ce qui ne correspond pas à la théorie officielle selon laquelle Sharipzhanov était ivre lors de l’accident.