(RSF/IFEX) – L’état de santé de Rehmat Shah Afridi, condamné à mort en juin 2001 et ancien rédacteur en chef des quotidiens pendjabis « Frontier Post » et « Maidan », est jugé très préoccupant. Le journaliste aurait perdu beaucoup de poids et n’est pas autorisé à recevoir les soins médicaux que requiert la maladie cardiaque dont il est […]
(RSF/IFEX) – L’état de santé de Rehmat Shah Afridi, condamné à mort en juin 2001 et ancien rédacteur en chef des quotidiens pendjabis « Frontier Post » et « Maidan », est jugé très préoccupant. Le journaliste aurait perdu beaucoup de poids et n’est pas autorisé à recevoir les soins médicaux que requiert la maladie cardiaque dont il est atteint.
Très inquiète, RSF exhorte le gouverneur du Pendjab, Khalid Maqbool, à prendre des dispositions au plus vite afin que soient prodigués au journaliste les soins que nécessite son état de santé, et qu’il soit transféré dans un établissement hospitalier. RSF rappelle par ailleurs que la condamnation à mort d’Afridi pour « possession » et « trafic de drogue » relève d’une conspiration du pouvoir politique contre les deux quotidiens « Frontier Post » et « Maidan ». Comme le demande le journaliste, ce verdict inique doit faire l’objet d’un jugement en appel.
Afridi a été arrêté le 2 avril 1999 et condamné à mort par pendaison le 27 juin 2001. Accusé de trafic et de possession de drogue, le journaliste a toujours clamé son innocence. Il aurait été victime d’une vengeance de l’agence de lutte contre la drogue (Anti-Narcotics Force, ANF) financée par le gouvernement américain. Les deux rédactions qu’Afridi dirigeait dénonçaient régulièrement la corruption, le trafic de drogue et les ventes d’armes illégales.
Après son arrestation, le journaliste a été torturé puis placé dans le quartier des condamnés à mort de la prison de Kot Lakhpat, à Lahore (province du Pendjab). Selon Amnesty International, le journaliste a perdu beaucoup de poids et souffre du dos. Jusqu’à une date récente, maintenu vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans sa cellule, il ne disposait pas de matelas. Des proches d’Afridi ont récemment demandé au ministre de l’Intérieur du Pendjab d’ordonner qu’il puisse bénéficier de soins médicaux spécifiques. Le ministre a confirmé qu’Afridi devait être transféré dans un établissement spécialisé en cardiologie. À ce jour, le transfert n’a pas eu lieu. La procédure que le journaliste a déposée après sa condamnation n’a toujours pas été examinée.