(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef du gouvernement par intérim, Latifur Rahman, RSF a demandé que la sécurité des journalistes travaillant à Gaurnadi soit assurée par la police. « Si certaines zones du pays étaient interdites de fait aux journalistes au cours des élections générales d’octobre prochain, il s’agirait d’une grave atteinte à la […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef du gouvernement par intérim, Latifur Rahman, RSF a demandé que la sécurité des journalistes travaillant à Gaurnadi soit assurée par la police. « Si certaines zones du pays étaient interdites de fait aux journalistes au cours des élections générales d’octobre prochain, il s’agirait d’une grave atteinte à la liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. « Nous vous demandons d’agir avec partialité et sévérité à l’encontre des militants politiques qui tentent d’empêcher les journalistes de couvrir librement l’actualité politique du pays », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, sept journalistes ont été contraints de fuir la ville de Gaurnadi, près de Barisal (sud du pays) suite à des agressions répétées et des menaces de mort. Jahirul Islam du « Prothom Alo », Gias Uddin du « Dainik Ittefaq », Mohammad Jamal Uddin du « Dainik Jugantor », Mohammad Hanif du « Dainik Provat », Asaduzzaman Ripon du « Bhorer Kagoj », Khandoker Muniruzzaman Monir du « Dainik Dinkal » et Kandker Kauser Hossain du « Ajker Kagoj », tous correspondants de quotidiens nationaux à Gaurnadi, ont décidé de quitter la ville, au cours de la semaine du 23 juillet 2001. Ils avaient porté plainte, le 30 juin, auprès de la police contre leurs agresseurs, mais n’ont reçu aucune assurance quant à leur sécurité. Les journalistes, qui mettent en cause les militants de la Ligue Chattra, branche étudiante de la Ligue Awami, et notamment leur chef, Reazaul Karim Akandh, affirment que ce dernier jouit d’une totale impunité dans la ville. Mais, selon des informations récentes, Babu, membre de la Chattra League, aurait été arrêté par la police.
Islam a été victime, le 16 juillet dernier, d’une tentative d’assassinat. Des activistes lui ont injecté du poison avec une seringue. Il a été transféré vers un hôpital de Barisal inconscient. Gias Uddin, Mohammad Jamal Uddin et Hanif ont également été agressés au cours des dernières semaines. Ripon, Monir et Hossain ont pour leur part reçu des menaces de mort.
Par ailleurs, des individus ont lancé des bombes artisanales au domicile d’Al Amin Shahriar, correspondant du « Dainik Manav Zamin » à Bhola (sud du Bangladesh). Le journaliste n’a pas été blessé, mais son frère aîné a été victime de brûlures. Al Amin a été menacé de mort, la semaine dernière, par des militants de la Ligue Chattra qui lui reprochent ses articles sur la corruption et le népotisme des leaders locaux de la Ligue Awami. Le journaliste avait déjà été frappé, le 21 octobre 2000, par des militants. Il venait de publier un article sur la dégradation des conditions de sécurité à Bhola. Après qu’Al Amin eut porté plainte à la police, ses agresseurs l’avaient menacé de représailles.
Enfin, Ashok Dey, correspondant du « Dainik Kalyan » à Keshabpur (près de Jessore dans le sud-ouest du pays), a été attaqué par des individus non identifiés. Ils lui ont cassé une main. Cette agression fait suite à la plainte déposée, le 18 juillet dernier, par le journaliste contre des militants qui l’avaient menacé de mort. Selon certains témoignages, les agresseurs pourraient être des membres de la Ligue Awami.