(RSF/IFEX) – RSF est consternée par la brutale suspension de la chaîne d’information ETTV-S et de six autres chaînes câblées commerciales, notamment de divertissement. Le Comité de révision du marché de la diffusion satellitaire (Satellite Broadcasting Business Review Committee), rattaché au gouvernement, a refusé, le 31 juillet 2005, de renouveler leurs licences et leur a […]
(RSF/IFEX) – RSF est consternée par la brutale suspension de la chaîne d’information ETTV-S et de six autres chaînes câblées commerciales, notamment de divertissement. Le Comité de révision du marché de la diffusion satellitaire (Satellite Broadcasting Business Review Committee), rattaché au gouvernement, a refusé, le 31 juillet 2005, de renouveler leurs licences et leur a donné deux jours pour interrompre leur diffusion.
RSF s’est adressé au Premier ministre Frank Hsieh Chang-ting pour lui demander de revenir sur cette décision et d’obtenir des autorités compétentes que les licences, particulièrement d’ETTV-S, soient renouvelées.
« Cette décision constitue de toute évidence une grave atteinte à la liberté de la presse et un signal inquiétant du gouvernement aux opérateurs de câble et aux responsables de chaînes, qui devront désormais travailler avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il est inadmissible que le système des licences de diffusion puisse servir des intérêts politiques », a déclaré RSF.
L’organisation demande au gouvernement taiwanais de mettre en place un organisme réellement indépendant chargé de l’attribution des licences, et que cesse cet arbitraire.
Le Premier ministre a tenté, dès le lendemain de l’annonce de la suspension, de calmer le tollé suscité par cette décision, en affirmant que « tout avait été fait dans les règles ». Il a déclaré que le refus de renouvellement était justifié par « des problèmes financiers », une programmation influencée par « l’irresponsabilité journalistique et la présence à l’écran d’émissions pornographiques ». Les autorités ont notamment invoqué des lois sur la protection des mineurs et l’hygiène alimentaire pour fermer les chaînes.
Le chef du gouvernement a laissé entendre que l’atteinte à la liberté de la presse que constituait ce refus de renouvellement était un mal nécessaire pour assainir le réseau câblé taïwanais, qui compte une centaine de chaînes.
Les chaînes, bénéficiant d’une licence de six ans, font l’objet de contrôles réguliers. ETTV-S, propriété du groupe de presse Eastern Multimedia Group, avait conservé son autorisation après des contrôles précédents. Les dirigeants de ETTV-S ont l’intention de faire appel.
Avec la fermeture de cette chaîne d’information, ce sont plus de 300 employés qui se retrouvent au chômage.