Les autorités ont prétexté une diffusion illégale de “messages publicitaires indésirables” sur ces plateformes pour justifier de leur fermeture.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 18 octobre 2016.
Reporters sans frontières (RSF) condamne la fermeture momentanée des messageries Whatsapp et Viber par les autorités monténégrines dimanche 16 octobre 2016 pendant les élections législatives.
Quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote, les autorités monténégrines ont affirmé avoir déjoué un mystérieux complot visant à écarter du pouvoir le Premier ministre Milo Djukanovic et arrêté une vingtaine de personnes à Podgorica. Pour empêcher la tenue de manifestations, la police a dressé des barricades devant le Parlement.
Dans ce contexte, le blocage des applications Whatsapp et Viber n’a fait qu’accroître le climat de tension qui régnait dans la capitale en ce jour de scrutin. Les autorités ont prétexté une diffusion illégale de “messages publicitaires indésirables” sur ces plateformes pour justifier de leur fermeture. Mais sous la pression de l’opposition, elles ont rétabli l’accès à ces messageries quelques heures plus tard.
“Bloquer des applications de ce genre dans un pays démocratique un jour d’élections nationales s’apparente à une violation de la liberté d’expression et fait craindre une ingérence des autorités dans le processus électoral,” a déclaré Pauline Adès-Mével, responsable du bureau Union européenne-Balkans chez RSF.
Le Monténégro occupe la 106ème place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2016 établi par RSF.