(RSF/IFEX) – Le gouvernement du royaume des Tonga (îles du Pacifique Sud) a interdit, dans la semaine du 24 février 2003, l’importation du bihebdomadaire privé « Taimi ‘o Tonga » (« Times of Tonga »), publié en Nouvelle-Zélande. Critique à l’égard des autorités, le journal avait récemment dénoncé la corruption dans le pays et notamment la décision du roi […]
(RSF/IFEX) – Le gouvernement du royaume des Tonga (îles du Pacifique Sud) a interdit, dans la semaine du 24 février 2003, l’importation du bihebdomadaire privé « Taimi ‘o Tonga » (« Times of Tonga »), publié en Nouvelle-Zélande. Critique à l’égard des autorités, le journal avait récemment dénoncé la corruption dans le pays et notamment la décision du roi Taufa’ahau Tupou IV de construire une fabrique de cigarettes.
RSF proteste contre cette interdiction qui menace l’accès de la population des Tonga à une information indépendante du gouvernement. L’organisation a demandé au Premier ministre des Tonga, le prince ‘Ulukalala Lavaka Ata, de revenir sur cette décision et de permettre au journal « Times of Tonga » de circuler librement entre la Nouvelle-Zélande et le royaume.
Selon l’agence Associated Press, Kalafi Moala, éditeur du « Times of Tonga » réfugié en Nouvelle-Zélande, a été informé par une lettre du commissaire en chef des douanes du royaume, Siosiua ‘Utoikamanu, de l’interdiction d’importation de son journal. Les avocats de Moala ont annoncé qu’ils allaient faire appel de cette décision. Cette interdiction a obligé l’éditeur à licencier six des huit journalistes de la rédaction basée aux Tonga.
En janvier 2002, des militants royalistes avaient fait circuler une pétition demandant l’interdiction du « Times of Tonga ». En mars de la même année, le directeur de publication avait été inculpé de « diffamation » à l’encontre du roi. « Cela fait quatorze ans qu’ils essaient de nous pousser à la fermeture », a déclaré Moala. Cette interdiction pourrait cette fois porter un coup fatal au journal.
Moala avait quitté les Tonga en 1995 et il avait depuis acquis la nationalité américaine. Il avait alors installé la rédaction de son journal à Auckland (Nouvelle-Zélande).