(RSF/IFEX) – Alors que les autorités syriennes avaient libéré, en novembre 2000, trois journalistes dans le cadre d’une amnistie, deux autres sont toujours incarcérés, Nizar Nayyouf et ‘Adel Isma’il. RSF est extrêmement préoccupée par la survie même de Nayyouf. RSF ne comprend pas pourquoi les autorités syriennes s’entêtent à garder Nayyouf et Isma’il en prison. […]
(RSF/IFEX) – Alors que les autorités syriennes avaient libéré, en novembre 2000, trois journalistes dans le cadre d’une amnistie, deux autres sont toujours incarcérés, Nizar Nayyouf et ‘Adel Isma’il. RSF est extrêmement préoccupée par la survie même de Nayyouf. RSF ne comprend pas pourquoi les autorités syriennes s’entêtent à garder Nayyouf et Isma’il en prison. En quoi ces deux journalistes qui n’ont fait qu’exprimer librement leur opinion constituent une menace pour leur pays ? Il est urgent que le président syrien, qui souhaite donner de son pays une image nouvelle et qui a récemment pris des mesures encourageantes dans ce sens, prenne enfin la décision de libérer ces deux journalistes.
Nayyouf, journaliste du mensuel « Sawt el Demokratia », collaborateur des magazines « Al-Huriyya » et « Al-Ma’arifa », et membre de l’organisation des droits de l’Homme CDF (Comités de défense des libertés démocratiques et des droits de l’homme en Syrie, organisation interdite par le régime), a été arrêté en 1992. Il a été condamné à dix ans de prison et une privation de ses droits civiques pour avoir rédigé un tract des CDF dénonçant les atteintes aux droits de l’homme durant les élections de 1991. Lauréat 1998 du prix RSF – Fondation de France, le journaliste souffre de graves troubles digestifs, de fractures des vertèbres et d’une détérioration de la vue. Il ne peut aujourd’hui se déplacer qu’à l’aide de béquilles. Privé de visites depuis décembre 2000, le journaliste a fait une grève de la faim durant une vingtaine de jours, au mois de février 2001, afin de protester contre cette décision. Le 25 février, un membre de sa famille a pu finalement lui rendre visite. Il semblerait que ses proches soient désormais autorisés à une visite par mois. Nayyouf est très amaigri. Et son état de santé est très préoccupant. Il souffre d’un lymphome (tumeur cancéreuse des glandes) pour laquelle il ne reçoit aucun traitement adapté. Alors qu’il doit être libéré en 2002, sa famille craint qu’il ne décède avant la fin de l’année si les autorités syriennes refusent de lui accorder les soins appropriés.
Isma’il, collaborateur du quotidien libanais « Al Raïa », a été arrêté en 1996. Accusé d’être un militant du Parti Baas démocratique (interdit par le régime) il a été condamné à dix ans de prison et incarcéré à Seydnaya.
Dans le cadre d’une campagne européenne pour la libération de Nayyouf, de nombreuses rédactions de journaux européens ont envoyé, au mois de février, une lettre à l’ambassade syrienne de leur pays pour demander la libération de Nayyouf.
Une pétition pour demander la libération du journaliste est également disponible sur le site de Reporters sans frontières : www.rsf.fr