(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, RSF a protesté contre la fermeture de cinq médias privés et de l’arrestation de quatre journalistes dans les territoires sous Autorité palestinienne, en moins de deux mois. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au président Arafat de tout mettre en […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, RSF a protesté contre la fermeture de cinq médias privés et de l’arrestation de quatre journalistes dans les territoires sous Autorité palestinienne, en moins de deux mois. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au président Arafat de tout mettre en oeuvre afin « d’obtenir la libération immédiate des deux journalistes encore détenus, Abdullah Issa et Maher Alami, et la réouverture des deux chaînes de télévision, Al Nasr et Al Mahed ». L’organisation rappelle que ces mesures sont en complète violation avec la loi palestinienne de 1995 sur la presse qui stipule que « les services de renseignements n’ont pas le droit d’interroger, de détenir ou d’arrêter un journaliste dans l’exercice de ses fonctions ».
Le 17 avril 2000, des agents des services de renseignements palestiniens arrêtent Issa, correspondant à Gaza du quotidien arabophone basé à Londres « Asharq Al-Awsat ». Il est, depuis cette date, détenu sans inculpation. Cette arrestation serait due à une série d’articles défavorables à l’Autorité palestinienne. Le journaliste avait notamment réalisé une interview d’Intesar Wazir, ministre de la Solidarité, qui mettait en cause l’autorité de Yasser Arafat.
Le 5 mai, dans la même ville, la police palestinienne ordonne la fermeture de la radio privée Al Hob Wa Alsalam. Deux jours auparavant, la station avait diffusé une interview d’un représentant d’un syndicat de professeurs d’écoles qui étaient alors en grève. Al Hob Wa Alsalam a recommencé à émettre une semaine plus tard.
Le 21 mai, toujours à Ramallah, des policiers ferment la chaîne de télévision privée Al Watan. Aucune explication n’est fournie au directeur, Omar Nazal, qui est interpellé pendant une heure. La chaîne est autorisée à reprendre sa diffusion quelques jours plus tard.
Le 27 mai, Fathi Barqawi, directeur de l’information de la radio publique The Voice of Palestine, est arrêté, à Ramallah, par la police qui l’aurait accusé de « provocation » et de « diffamation du président Yasser Arafat ». Il n’est relâché que dix jours plus tard.
Le 30 mai, la chaîne de télévision privée Al Nasr et la radio privée Al Manara sont fermées. Quelques jours plus tard, un responsable de la police déclare que cette mesure est due aux critiques de ces médias à l’égard de l’Autorité palestinienne. Le 31 mai, les autorités informent Al Manara qu’elle peut reprendre ses émissions.
Le 2 juin, à Bethléem, la police ferme la chaîne de télévision privée Al Mahed et arrête son directeur, Samir Qoumsaiah, qui est également président du syndicat des télévisions privées. Après la fermeture d’Al Watan, le 21 mai, ce dernier avait demandé à toutes les chaînes de télévision privées de passer un message sur leur antenne pour protester contre les différentes fermetures des médias privés. Qoumsaiah est relâché le 5 juin.
Le 6 juin, Alami, journaliste indépendant, est arrêté par les services de sécurité à Ramallah. Avant son interpellation, le journaliste avait été interrogé sur des articles et une intervention télévisée critiques à l’égard de l’Autorité palestinienne.