(RSF/IFEX) – A l’occasion du 41e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du parti Baas en Syrie, le 8 mars 2004, RSF appelle le président Bachar el-Assad à libérer Massoud Hamid, étudiant en journalisme, détenu au secret depuis le 24 juillet 2003 pour avoir publié une photo sur Internet, et Abdel Rahman Shagouri, détenu depuis plus […]
(RSF/IFEX) – A l’occasion du 41e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du parti Baas en Syrie, le 8 mars 2004, RSF appelle le président Bachar el-Assad à libérer Massoud Hamid, étudiant en journalisme, détenu au secret depuis le 24 juillet 2003 pour avoir publié une photo sur Internet, et Abdel Rahman Shagouri, détenu depuis plus d’un an pour avoir transféré par e-mail le bulletin d’information du site interdit http://www.thisissyria.net (Levant News).
L’organisation apporte également son soutien à plus de 1 500 intellectuels, militants des droits de l’homme, avocats, acteurs, etc. qui ont signé une pétition pour réclamer des réformes politiques et la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 1963.
Aksam Nayssé, qui dirige les Comités pour la défense des droits de l’homme et des libertés démocratiques en Syrie, a annoncé qu’un sit-in était prévu à Damas le 8 mars au cours duquel cette pétition sera présentée aux autorités. L’Association des droits de l’homme en Syrie a également annoncé une journée de protestation contre les lois martiales qui servent à réprimer les libertés civiles et politiques dans le pays depuis plus de quarante ans.
Le parti Baas, au pouvoir depuis 1963, conserve une mainmise totale sur les médias qui sont soumis à un décret sur la presse particulièrement restrictif, promulgué en 2001. Celui-ci vise à empêcher toute tentative de remise en cause « des principes en Syrie auxquels personne ne doit porter atteinte, comme les intérêts du peuple syrien, le parti Baas, l’unité nationale, les forces armées et la politique qui a été suivie par le président Hafez el-Assad ». Les journalistes « rapportant de fausses informations et falsifiant des documents » sont passibles de peines de prison allant de un à trois ans.
Ainsi, la presse écrite, la radio et la télévision (monopole d’Etat) n’ont d’autre choix que de relayer la parole du régime. Une loi adoptée début 2002 permet la création de radios privées, mais celles-ci ne sont autorisées à diffuser que de la musique et des annonces publicitaires.
L’unique journal impertinent, « Addomari », créé en février 2001, a été contraint de fermer deux ans plus tard en raison de tracasseries administratives incessantes (consulter les alertes de l’IFEX des 6 et 5 août 2003). Quelques mois avant la guerre menée par les Américains en Irak, les autorités ont emprisonné « de manière préventive » un journaliste ayant abordé ce sujet sensible. Ibrahim Hamidi, chef du bureau à Damas du quotidien panarabe « Al-Hayat », incarcéré pendant cinq mois, aurait été victime des luttes de clans entre divers services de sécurité (consulter les alertes du 23 mai et 16 janvier 2003 et 30 décembre 2002) .
Les correspondants de la presse étrangère en Syrie sont également surveillés et soumis à de nombreuses pressions de la part des autorités. De nombreux sites Internet sont censurés.
RSF a publié en octobre 2003 son deuxième classement mondial de la liberté de la presse. La Syrie, qui figure au 155e rang des 166 pays étudiés, compte parmi les pays les plus répressifs du monde à l’égard de la presse.