(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la décision du juge du tribunal de Nyarugenge, à Kigali, le 19 janvier 2007, plaçant en détention préventive pour une période de trente jours Agnès Uwimana Nkusi, directrice de publication du bimensuel privé « Umurabyo ». « Face à un acte d’accusation vague et à forte teneur politique, le tribunal a rendu […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la décision du juge du tribunal de Nyarugenge, à Kigali, le 19 janvier 2007, plaçant en détention préventive pour une période de trente jours Agnès Uwimana Nkusi, directrice de publication du bimensuel privé « Umurabyo ».
« Face à un acte d’accusation vague et à forte teneur politique, le tribunal a rendu une décision inéquitable et passé outre au principe de la présomption d’innocence. Même si la journaliste a reconnu que son article avait pu avoir un impact négatif et proposé de publier un rectificatif, le juge s’est rangé du côté du pouvoir, soutenant sa volonté manifeste de faire disparaître une des rares publications indépendantes du pays. Pour que cette affaire soit traitée de manière juste, la directrice d' »Umurabyo » doit être libérée », a déclaré l’organisation.
Le juge du tribunal de base de Nyarugenge, à Kigali, a accédé à la demande du ministère public, le 19 janvier, plaçant Agnès Uwimana Nkusi en détention préventive pour une période de trente jours, considérant qu’elle représentait une menace pour la sécurité du pays. Le tribunal a ainsi accordé un mois au parquet pour étoffer son dossier. Les chefs d’accusation de « divisionnisme », « sectarisme » et « diffamation » ont été retenus contre elle, pour des articles parus dans les numéros 10 et 11 de son journal.
Au cours de l’audience, Agnès Uwimana Nkusi a reconnu que l’article intitulé « Celui qui tue un tutsi a des problèmes, mais celui qui tue un hutu est libre » avait eu « un mauvais impact » et s’était engagée à publier un article rectifiant son opinion. Elle a expliqué, d’autre part, que le courrier d’un lecteur adressé aux journalistes indépendants rwandais, publié dans le numero 11 d' »Umurabyo », avait été reçu par plusieurs médias, mais que seul son journal l’avait publié dans son intégralité.