(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Caetano N’Tchama, procureur de la République de Guinée Bissau, RSF a protesté contre la fermeture de deux journaux privés, le quotidien « Diario de Bissau » et l’hebdomadaire « Gazeta de Noticias ». « La presse indépendante est dans le collimateur des autorités depuis l’élection, en janvier 2000, de M. Yala à la […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Caetano N’Tchama, procureur de la République de Guinée Bissau, RSF a protesté contre la fermeture de deux journaux privés, le quotidien « Diario de Bissau » et l’hebdomadaire « Gazeta de Noticias ». « La presse indépendante est dans le collimateur des autorités depuis l’élection, en janvier 2000, de M. Yala à la présidence de la Guinée Bissau », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Un terme définitif doit être mis à ces pressions qui menacent en permanence la liberté d’informer », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, le procureur de la République a ordonné le 27 octobre 2001 la fermeture sine die du quotidien privé « Diario de Bissau » et de l’hebdomadaire privé « Gazeta de Noticias » pour « activité irrégulière ». N’Tchama reproche, en outre, à ces publications de constituer un trouble à la « paix et à la stabilité » du pays et de « violer le secret d’État ». Par ailleurs, N’Tchama a ouvertement menacé de fermer les stations de radio privées Bombolom-FM et Radio Pidjiquiti si celles-ci ne régularisaient pas « leur situation administrative et juridique dans les quinze jours ».
RSF a rappelé que, le 8 septembre, ce même procureur s’était personnellement rendu dans les locaux de Radio Pidjiquiti pour réclamer les cassettes d’une émission au cours de laquelle les journalistes s’interrogeaient sur sa nomination par le président Kumba Yala. Devant le refus de la rédaction de les lui remettre, N’Tchama, accompagné de deux soldats en armes, avait menacé d’arrêter les journalistes. Le lendemain, il avait envoyé son garde du corps menacer à nouveau le personnel de Radio Pidjiquiti (consulter l’alerte de l’IFEX du 11 septembre 2001).