(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la suspension du quotidien réformateur Bahar. L’organisation a demandé que « la suspension du journal et celles qui touchent vingt-trois autres publications soient annulées ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a déploré « un nouveau coup porté à la presse […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la suspension du quotidien réformateur Bahar. L’organisation a demandé que « la suspension du journal et celles qui touchent vingt-trois autres publications soient annulées ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a déploré « un nouveau coup porté à la presse réformatrice ». Le 6 août 2000, l’ayatollah Ali Khamenei avait contraint le Parlement à retirer de l’ordre du jour un amendement visant à libéraliser la loi sur la presse. Dans un communiqué publié le lendemain, Ménard avait dénoncé une « décision prise au mépris de la volonté populaire qui s’était prononcée pour une démocratisation et une libéralisation du régime lors des élections législatives de février 2000 ».
Selon les informations recueillies par RSF, le tribunal de la presse de Téhéran a ordonné, le 8 août 2000, la suspension du quotidien réformateur « Bahar », dirigé par Saïd Pour-Azizi, responsable du service de presse de la présidence. La justice a justifié sa décision par de « multiples plaintes et irrégularités », notamment la publication d' »informations mensongères ». Le quotidien avait publié en « Une », le 7 août, une déclaration attribuée au frère du président, Mohammad-Reza Khatami, qui affirmait que la décision du Guide de la République islamique, l’ayatollah Khamenei, de retirer de l’ordre du jour du Parlement l’amendement visant à libéraliser la loi sur la presse était « un complot organisé contre le Parlement ». « Bahar » était une des dernières publications réformatrices encore autorisées, sa suspension prive les réformateurs d’une importante tribune.
Suite à la nouvelle vague de répression qui s’est abattue ces derniers jours sur la presse, l’Iran compte désormais onze journalistes emprisonnés. Vingt-quatre publications ont été suspendues depuis le 1er janvier 2000.