(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Nelly Beshenalieva, RSF a protesté contre la condamnation de Moldosaly Ibraimov, journaliste à l’hebdomadaire « Akyikat », à une peine de deux ans de prison pour « diffamation » et l’emprisonnement d’un second journaliste. Sans se prononcer sur le fond de ces affaires, RSF a demandé aux autorités […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Nelly Beshenalieva, RSF a protesté contre la condamnation de Moldosaly Ibraimov, journaliste à l’hebdomadaire « Akyikat », à une peine de deux ans de prison pour « diffamation » et l’emprisonnement d’un second journaliste. Sans se prononcer sur le fond de ces affaires, RSF a demandé aux autorités la libération immédiate des deux journalistes. Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a ajouté que « même si Moldosaly Ibraimov a été reconnu coupable de diffamation, les instances internationales en charge des droits de l’homme considèrent que l’emprisonnement en tant que sanction de l’expression d’une opinion est une violation grave des droits de l’homme ».
Selon les informations recueillies par RSF, Ibraimov a été condamné, le 19 juin 2000, par la Cour régionale de Jalal-Abad (sud) à deux ans d’emprisonnement et à 100 000 soms (2 000 $US, 1 300 euros) d’amende, au titre des dommages et intérêts, pour avoir « insulté » un juge. Il a été écroué le même jour. « Akyikat » a également été condamné à verser une amende de 100 000 soms. Dans un article intitulé « Le juge a-t-il commis un crime ? », publié le 8 avril, le journaliste avait accusé un juge de corruption. Ibraimov n’avait pu prouver les faits et le juge l’avait poursuivi en diffamation. Le tribunal a, de son propre chef et en contradiction avec le code de procédure pénal, décidé de condamner le journaliste à une peine criminelle.
Par ailleurs, Dzhanybek Momunov, fondateur du journal indépendant « Duburt », a été arrêté le 30 mai 2000 et conduit au centre de détention de Suzak (région de Jalal-Abad). Le juge du tribunal de cette ville avait prétendu qu’il ne s’était pas présenté à une audience le 25 mai, dans le cadre d’un procès en diffamation intenté contre le journaliste. Ce dernier a déclaré qu’il n’a pas reçu de convocation pour cette audience. Momunov est poursuivi par un parlementaire qu’il a accusé, dans plusieurs articles, de corruption.