A l'occasion d'une journée de mobilisation pour la neutralité du net, Reporters sans Frontières réaffirme la nécessité d'assurer un accès et une diffusion égale et non discriminée aux contenus web.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 12 juillet 2017.
A l’occasion d’une journée de mobilisation pour la neutralité du net, Reporters sans Frontières réaffirme la nécessité d’assurer un accès et une diffusion égale et non discriminée aux contenus web.
Se voir restreindre l’accès à certaines pages web, payer des frais supplémentaires pour pouvoir en consulter d’autres, censurer des contenus et vidéos, avoir une connexion ralentie sur certains sites, et ce de manière arbitraire… Partout dans le monde, la neutralité du web est menacée. « Ce principe fondateur d’internet constitue pourtant un préalable à la liberté d’information en ligne, et doit être défendu », rappelle Elodie Vialle, responsable du Bureau Journalisme et Technologie de Reporters sans frontières (RSF).
Alors que la neutralité du web est remise en question ces dernières semaines aux Etats-Unis, des dizaines d’ONG, entreprises et sites internet organisent une journée de mobilisation pour la neutralité du web, ce 12 juillet 2017. Des mastodontes comme Youtube, Airbnb, Netflix, mais aussi des organisations militantes comme Access Now unissent leur force pour la neutralité du net, à travers l’initiative #BattleForTheNet.
Battle For The Net Video Bumper from FFTF on Vimeo.
L’idée : susciter les prises de consciences en simulant les conséquences d’une fin de la neutralité du net. Google et Facebook ont annoncé à la presse leur participation à cette journée d’action, mais sans préciser quelle forme celle-ci prendrait.
La neutralité du web menacée aux Etats-Unis
Depuis l’élection de Donald Trump, une bataille s’est engagée outre-Atlantique entre les défenseurs de cette neutralité et l’administration, qui y est farouchement hostile. Le 18 mai dernier, la Commission fédérale des communications américaine (FCC) a enregistré une première victoire en annulant une décision datant de 2015, obligeant les fournisseurs d’accès à traiter tous les services en ligne de la même manière. Sans acter la mort de la neutralité du net, cette décision a ouvert une période de consultation publique qui pourrait conduire à une modification du texte.
Reporters sans frontières s’est fortement opposée à ce rétropédalage, qui détricote les précédents engagements de la FCC sous Obama en faveur d’un Internet considéré comme bien public. « Le principe de neutralité fait du web un espace ouvert, créatif et gratuit. Ce principe est déjà menacé par les régimes autoritaires dans le monde, comme en Chine ou en Iran. Ce serait un désastre si les Etats Unis l’abandonnaient également », déclarait en mai dernier Margaux Ewen, directrice du plaidoyer et de la communication du Bureau Amérique du Nord de RSF. Condition sine qua non pour garantir la liberté d’information, la neutralité du net doit continuer d’être défendue.