Au lendemain de l'annonce présidentielle, le journaliste du quotidien arabophone "Al-Sahafa", Gafar Alsabki Ibrahim, détenu depuis le 3 novembre 2010, est sorti de prison.
(RSF/IFEX) – le 29 août 2011 – Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la décision du président Omar el-Béchir, annoncée par le chef de l’Etat lui-même, le 27 août 2011, lors d’une réunion avec les professionnels des médias, de libérer tous les journalistes emprisonnés au Soudan. L’organisation demande cependant qu’elle s’étende à tous les collaborateurs de médias et qu’elle soit effective sans délai.
Au lendemain de l’annonce présidentielle, le journaliste du quotidien arabophone Al-Sahafa, Gafar Alsabki Ibrahim, détenu depuis le 3 novembre 2010, est effectivement sorti de prison. Abdelrahman Adam, collaborateur de Radio Dabanga, et six autres employés, détenus depuis le 30 octobre 2010, n’ont en revanche pas été libérés.
« La libération de Gafar Alsabki est évidemment une bonne nouvelle, mais les autorités doivent aussi relâcher les collaborateurs de Radio Dabanga, et aller plus loin en abandonnant toutes les charges qui pèsent contre eux », a déclaré Reporters sans frontières.
« N’oublions pas non plus que les dernières semaines ont été marquées par des confiscations de journaux et un retour de la censure préalable, autant de mesures contraires à la liberté de la presse. Si le Soudan veut s’afficher comme un pays respectueux de la liberté d’expression, il doit absolument mettre un terme à ces pratiques », a ajouté l’organisation.
Basée aux Pays-Bas, Radio Dabanga est l’unique radio couvrant spécifiquement la situation au Darfour. Elle n’est pas légalement reconnue par les autorités soudanaises, ce qui prive ses collaborateurs de la carte de presse et du statut officiel de journaliste.
Les employés de la radio sont accusés d’avoir divulgué des secrets d’Etat, miné le système constitutionnel, appelé à la résistance et incité à la sédition, violant ainsi les articles 24, 25, 26, 53 et 50 du code pénal soudanais (1991) et les articles 18, 42 et 44 de la loi sur les communications (2001). En vertu de l’article 50, ils encourent la peine de mort.