(RSF/IFEX) – Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du principal quotidien d’opposition, « Yeni Musavat », et vice-président du parti d’opposition Musavat, a entamé une grève de la faim le 9 février 2004. Officiellement accusé d’avoir organisé les émeutes qui ont agité le pays suite à l’élection présidentielle contestée d’octobre 2003, le journaliste est en détention préventive depuis […]
(RSF/IFEX) – Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du principal quotidien d’opposition, « Yeni Musavat », et vice-président du parti d’opposition Musavat, a entamé une grève de la faim le 9 février 2004. Officiellement accusé d’avoir organisé les émeutes qui ont agité le pays suite à l’élection présidentielle contestée d’octobre 2003, le journaliste est en détention préventive depuis plus de trois mois. Il risque sept ans de prison.
Considérant que cette détention est injustifiée et inquiète de la dégradation de son état de santé, RSF réclame la mise en liberté provisoire de Arifoglu dans l’attente de son jugement.
Ce dernier a été incarcéré à la prison de Bailov, à Bakou, le 27 octobre, pour une durée de trois mois. Le 17 janvier, le parquet général a prolongé sa détention de trois mois supplémentaires dans l’attente de son procès, dont la date n’a pas encore été fixée.
Les autorités affirment qu’il a organisé les manifestations du 15 et du 16 octobre et l’accusent de « trouble à l’ordre public » et « refus d’obtempérer ». Elles avancent notamment que des objets utilisés par les manifestants du parti Musavat au cours des émeutes ont été stockés dans son bureau, les locaux du journal étant dans le bâtiment même du parti Musavat. D’après le procureur général adjoint, Ramiz Rzayev, la gravité des faits reprochés à Arifoglu, la crainte qu’il échappe à la justice et gêne la bonne tenue de l’enquête justifient sa détention préventive.
Les autorités, rencontrées par RSF lors d’une mission en Azerbaïdjan en décembre, soutiennent que Arifoglu n’est pas détenu en tant que journaliste mais en tant que dirigeant du parti Musavat.
Selon son avocat, Samed Panahov, l’état de santé de Arifoglu, qui refuse de mettre un terme à sa grève de la faim, s’est considérablement dégradé. Régulièrement examiné par des médecins de la prison et de la Croix-Rouge, il souffre d’importantes douleurs à l’estomac et de fortes chutes de tension.