En 2004, après avoir enquêté sur le viol d'une Australienne, Maqbool Sahil a été arrêté et interrogé dans des conditions très difficiles pendant plus de deux semaines.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières a recueilli le témoignage de Maqbool Sahil, journaliste basé à Srinagar dans l’État du Jammu et Cachemire. Il est actuellement rédacteur en chef de l’hebdomadaire en ourdou « Pukaar ». Le journaliste couvre depuis dix-neuf ans le conflit au Cachemire qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.
En 2004, après avoir enquêté sur le viol d’une Australienne pour son journal de l’époque, « Chattan », Maqbool Sahil a été arrêté et détenu pendant quarante et un mois. Il a été interrogé dans des conditions très difficiles pendant plus de deux semaines. Accusé d’espionnage pour un réseau lié au Pakistan, il n’a jamais été jugé. La loi indienne exige pourtant que tout inculpé soit traduit devant la justice dans un délai de soixante jours. Libéré le 9 janvier 2008, il a fait le choix de reprendre ses activités journalistiques.
Maqbool Sahil a écrit sept livres durant cette détention. Son témoignage « Shabistan-e-wajood » a été salué en 2009 par Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières: « Quel était le motif de votre détention? »
Maqbool Sahil: « Ma détention m’a été imposée purement pour mes activités journalistiques à l’hebdomadaire ‘Chattan’ pour lequel je couvrais des affaires criminelles. Quelques jours avant mon arrestation, j’enquêtais sur l’affaire d’une touriste australienne dans le Cachemire. Cette touriste avait accusé le propriétaire d’une péniche de viol. Quasiment tous les journaux traitaient de cette affaire. Mais j’ai découvert des faits contredisant ce témoignage et j’ai publié un article sur ces découvertes.