L'organisation demande notamment au responsable onusien d'intervenir en urgence en faveur de Farah Abadid Hildid, collaborateur de La Voix de Djibouti.
(RSF/IFEX) – Le 21 mars 2012 – Reporters sans frontières a adressé un courrier au Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan E. Mendez, pour lui faire part de sa profonde inquiétude concernant la situation de plusieurs journalistes actuellement persécutés à Djibouti.
L’organisation demande notamment au responsable onusien d’intervenir en urgence en faveur de Farah Abadid Hildid, collaborateur de « La Voix de Djibouti », une radio qui émettait en ondes courtes depuis l’Europe et est désormais disponible sur Internet, mais dont le site est bloqué à Djibouti.
Poursuivi pour « participation à un mouvement insurrectionnel » et dans le collimateur des autorités et des services de renseignement, le journaliste a passé quatre mois à la prison de Gabode, entre février et juin 2011. Il a, à nouveau, été détenu quatre jours en novembre 2011 puis séquestré vingt-quatre heures, début février 2012. A chaque fois, le journaliste a subi des sévices physiques et psychologiques.
« Nous vous demandons d’intervenir en urgence en faveur de Monsieur Farah Abadid Hildid. Les agents impliqués dans ces actes de torture doivent être poursuivis et condamnés. Les poursuites intentées contre le journaliste doivent être abandonnées. Les arrestations arbitraires dont il est victime et les intimidations et violences qu’il subit doivent cesser. L’intégrité physique et mentale de Monsieur Farah Abadid Hildid en dépend », a écrit l’organisation.
« Ces actes de torture sont d’autant plus graves qu’ils ont comme objectif assumé de réduire au silence ce journaliste et militant des droits de l’homme. Lors de la dernière séance de torture, il lui a été reproché des articles critiques à l’encontre des services de sécurité et on lui a demandé de livrer les noms de ses confrères », a ajouté Reporters sans frontières.
« Nous vous remercions de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour faire cesser ces exactions », a conclu l’organisation, qui a fourni un dossier complet sur les tortures subies par le journaliste.
Djibouti figure à la 159e place, sur 179 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011-2012 publié par Reporters sans frontières, enregistrant ainsi une chute de 49 places par rapport à l’année précédente. Le chef de l’État, Ismaël Omar Guelleh, a été réélu en avril 2011 au terme d’une élection présidentielle jouée d’avance et sans possibilité pour l’opposition de s’exprimer dans les médias.